« vase.2 », définition dans le dictionnaire Littré

vase

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

vase [2]

(va-z') s. m.
  • 1Sorte de vaisseau destiné à contenir des liqueurs, des fruits, des fleurs, des parfums. Vase d'or, d'argent, de cristal, d'argile, de porcelaine. L'emploi des vases avec lesquels les anciens construisaient des voûtes cent fois plus légères que les nôtres et aussi durables, Mongez, Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. I, p. 528. L'usage où furent les Grecs de placer des vases résonnants dans leur théâtre, usage dont Vitruve est le seul témoin, ID. ib. t. v, p. 122.

    Vase étrusque, se dit de certains vases de terre, colorés de rouge, de noir et quelquefois de jaune et de blanc que l'on trouve en Italie dans des tombeaux. On dit plutôt aujourd'hui vases grecs, parce qu'ils ne sont pour la plupart que des imitations de modèles grecs, ou vases peints, parce qu'ils portent des sujets peints en noir ou rouge sur fond jaune, ou en rouge ou jaune sur fond noir.

    Il se dit aussi de certains vaisseaux de forme élégante qui servent d'ornement dans les jardins, dans les palais, etc. Des vases de porphyre. On juge de la beauté d'un vase par son profil et ce qu'on appelle son galbe, Boutard, Dict. des arts du dessin, Vase.

    Terme d'architecture. Vases d'amortissement, ceux qui terminent la décoration des façades.

  • 2Vases sacrés, voy. SACRÉ.

    Vase de sang, petit vase plein d'une matière rougeâtre qu'on trouve près de certaines tombes chrétiennes dans les catacombes de Rome, qu'on a cru être la marque de la tombe d'un martyr, et qui paraît n'être qu'une relique mise comme telle auprès d'un tombeau quelconque de chrétien.

  • 3 Terme de physique. Principe des vases communiquants, principe d'hydrostatique : lorsqu'un liquide pesant est en équilibre dans deux vases qui communiquent, la pression sur une même couche horizontale est la même dans les deux vases.

    Vase de Mariotte, appareil employé pour obtenir au moyen de la pression atmosphérique un écoulement constant.

  • 4 Terme de jardinage. Forme donnée à certains arbres ; le vase a une tige très courte de 0m, 15 à 0m,20 au plus, d'où partent plusieurs ramifications qui sont dirigées circulairement. La forme de vase est donnée aussi aux arbres à haute tige ; alors la forme en vase commence environ à 2 mètres du sol.

    Il s'est dit aussi de la corolle de certaines fleurs. Aussi est-elle [une tulipe] nuancée, bordée, huilée, à pièces emportées ; elle a un beau vase ou un beau calice : il la contemple, il l'admire, La Bruyère, XIII.

  • 5Fig. Terme de dévotion. Vase d'élection, vase d'élite, celui qui est choisi de Dieu. C'est l'humilité qui nous rend capables de posséder Dieu, d'être des vases d'élection propres à contenir les dons de Dieu, Bourdaloue, Annonciat. de la Vierge, Myst. t. II, p. 64. Ce furent là les premières bénédictions dont le ciel prévint notre vase d'élite [notre saint], Massillon, Panégyr. St Bern.

    Vase de miséricorde, de pureté, celui qui est rempli de miséricorde, de pureté ; vase de colère, celui sur qui s'appesantit la colère de Dieu. Qui peut se plaindre de Dieu [comparé à un potier], si, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, il supporte avec une patience extrême les vases de colère destinés à périr, afin de faire paraître les richesses de sa gloire sur les vases de miséricorde qu'il a préparés pour la gloire ? Sacy, Bible, St Paul, Épît. aux Rom. IX, 23.

  • 6 Terme d'architecture. Vase de chapiteau, la masse du chapiteau corinthien qu'on orne de feuillages et de volutes.

    Terme de serrurerie. Ornement en cuivre ou en fer que l'on rapporte par le haut d'un pilastre de rampe.

    Partie en forme de poire faite ou rapportée au bout d'un croissant de cheminée.

    Petit profil en forme de vase qu'on fait au haut et au bas d'une fiche.

  • 7Vase jacqueline, vase à puiser, coquille univalve.
  • 8Petite constellation méridionale qu'on appelle plus souvent la Coupe.

HISTORIQUE

XVIe s. Comme l'eau que l'on transvase, qui toujours coule, et s'accomode à la façon et figure des vases et lieux qui la reçoivent, Amyot, Comm. disc. le flatt. 14. Nous diviserons le potager par piancnes, couches, quarreaux, vazes, diversement nommés, pour, commodement et sans confusion, y loger la potagerie, selon leurs especes, De Serres, 505. Au vase estroit maintenant je ressemble, Qui, tout plain d'eau, goute à goute la rend, Desportes, les Amours d'Hippolyte, LVIII, Complainte.

ÉTYMOLOGIE

Génev. vas, tonneau, vaisseau d'une église ; provenç. vas ; espagn. et ital. vaso ; du latin vas, qui se rapporte au sanscr. vas, habiter, vêtir ; le sanscr. vasanam signifie habitation et vase. Au XIVe siècle, la vase s'est dit pour l'épée, à cause que le latin vasa avait pris le sens d'armes.