« violenter », définition dans le dictionnaire Littré

violenter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

violenter

(vi-o-lan-té) v. a.
  • 1Faire faire par force. On l'a violenté pour quitter l'échafaud, Corneille, Poly. III, 5. Et sans violenter et les corps et les âmes On ne peut vaincre le péché, Corneille, Imit. I, 22. Je n'ai jamais cherché à violenter votre inclination, Boursault, Lett. nouv. t. II, p. 121, dans POUGENS. De quoi se mêlent les théologiens de tyranniser les esprits, et d'exciter les princes à employer la force pour violenter la croyance ? Marmontel, Mém. VIII.

    Fig. Rien n'y est violenté [dans cette pièce] par les incommodités de la représentation, Corneille, Cinna. Exam.

  • 2Se violenter, v. réfl. Se faire violence. Mais ce qui m'en déplaît et qui me désespère, C'est de perdre la sœur pour éviter le frère, Et me violenter à fuir ton entretien, Puisque te voir encor, c'est m'exposer au sien, Corneille, la Place roy. I, 1.

HISTORIQUE

XVIe s. Ce qui l'avoit faict ainsi violenter [agir violemment] en sa charge, et renverser toutes les anciennes ordonnances, Carloix, V, 48. J'en avois fait serment ; mais je n'ai le pouvoir D'estre seigneur de moi ; tant mon triste courage, Violenté d'amour et conduit par usage [habitude], Y reconduit mes pieds…, Ronsard, Amours, liv. II.

ÉTYMOLOGIE

Violent.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

VIOLENTER. Ajoutez :
3Violenter de, contraindre à. Il [le maréchal d'Ancre] fit emprisonner mon cousin, le prince de Condé, chassa les autres princes, me violenta d'aller en mon parlement pour les déclarer criminels, Véritable récit de ce qui s'est passé au Louvre, Paris, 1617, p. 8.