« faîte », définition dans le dictionnaire Littré

faîte

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faîte

(fê-t') s. m.
  • 1La partie la plus élevée d'un édifice. Quand verrai-je, ô Sion ! relever tes remparts Et de tes tours les magnifiques faîtes ? Racine, Esth. 1, 2. Et du temple déjà l'aube blanchit le faîte, Racine, Athal. I, 1.

    Synonyme de faîtage. Apprends à monter sur un comble, à poser le faîte, Rousseau, Ém. III.

    Sous-faîte, pièce de bois placée au-dessous du faîte, auquel elle est reliée par les entretoises.

  • 2 Par extension, la partie la plus haute de quelque chose d'élevé. Le faîte d'une cheminée. L'un des deux compagnons grimpe au faîte d'un arbre, La Fontaine, Fabl. V, 20. Ils [les manakins] ne se perchent point au faîte des arbres, mais sur les branches, à une moyenne hauteur, Buffon, Ois. t. VIII, p. 149, dans POUGENS.
  • 3 Fig. Le plus haut point. Déchoir du faîte de la gloire, Vaugelas, Q. C. III, 13. Et monté sur le faîte il aspire à descendre, Corneille, Cinna, II, 1. Vous qui pouvez la mettre au faîte des grandeurs, Corneille, Pomp. III, 3. La rage alors se trouve à son faîte montée, La Fontaine, Fabl. II, 9. J'avais prévu ma chute en montant sur le faîte ; Je m'y suis trop complu ; mais qui n'a dans la tête Un petit grain d'ambition ? La Fontaine, Fabl. X, 10. Qui les place sur le faîte de la prospérité, Massillon, Carême, Aum. Quel espoir enchanteur M'élève en un moment au faîte du bonheur ? Voltaire, Brutus, III, 5.
  • 4 Terme de géographie. Ligne de faîte, ligne constituée par les faîtes des montagnes ou coteaux d'une contrée. La ligne de faîte de la chaîne divise la contrée en deux régions bien distinctes.
  • 5 Terme de commerce. Le côté opposé à la lisière dans les draps, les étoffes. Permet S. M. à tous marchands et autres… de faire auner toutes les pièces tant par la lisière que par le dos ou faîte, et d'en payer le prix sur le pied du moindre aunage, Arrêt du conseil, 3 oct. 1689.

HISTORIQUE

XIIe s. Dunc vunt les terres si gastant, Qu'il n'i laissent fest en estant, Qui fust del fieu [fief] le duc Reinier, Benoit de Sainte-Maure, v. 2639.

XVe s. Trois leveures d'un festre ae maison neufve couverte de tuille, Du Cange, festrum.

XVIe s. Le faiste d'aulcuns bastimens paroist encores, Montaigne, I, 232. Au feste et sous les couvertures du logis est la chambre des serviteurs, De Serres, 20. Gibet à fest, en signe de suzeraineté, Coust. génér. t. II, p. 65. Tous vendeurs de drap en detail les aulneront par le fest, ib. p. 75.

ÉTYMOLOGIE

Berry, faît ; norm. fêt ; génev. la frête ; Bâle, le frête. On le tire du latin fastigium ; mais, ce que nous connaissons jusqu'à présent du mot ne comporte pas cette étymologie, et admet seulement, à cause de l'antiquité du mot, quelque forme telle que fastum, ne tenant à fastigium que par le radical (fastigium a l'accent sur sti).