« régence », définition dans le dictionnaire Littré

régence

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

régence

(ré-jan-s') s. f.
  • 1Gouvernement (sens propre, aujourd'hui peu usité). Qui ne s'est obligé qu'à la perte d'un homme Acquiert à peu de frais la régence de Rome, Rotrou, Bélis. II, 8.
  • 2Dignité de la personne qui gouverne un État pendant l'absence ou la minorité d'un souverain. Là on célébra Rocroy délivré… la régence affermie, la France en repos…, Bossuet, Louis de Bourbon. La régence d'Anne d'Autriche aurait été tranquille et absolue, si on avait eu un Colbert ou un Sully pour gouverner les finances, comme on avait un Condé pour commander les armées, Voltaire, Hist. parl. LIV. Louis XV était un enfant orphelin ; il eût été trop long, trop difficile et trop dangereux d'assembler les états généraux pour régler les prétentions à la régence, Voltaire, Louis XV, 1. Les grands mots ne changent rien à la nature des choses ; et la régence, après tout, n'est qu'une tutelle, Mirabeau, Collection, t. V, p. 468. Sitôt que l'assemblée [du parlement] fut formée, il [le duc d'Orléans] remontra en peu de mots son droit à la régence, Anquetil, Louis XIV, sa cour et le régent, année 1715.

    Fonction de régent ou régente. Les régences mâles, hardies et insolentes de Frédégonde et de Brunehauld avaient moins étonné cette nation qu'elles ne l'avaient avertie, Montesquieu, Esp. XXXI, 2.

    Temps que dure la régence. Les troubles d'une régence. En France, la régence du duc d'Orléans, que ses ennemis secrets et le bouleversement général des finances devaient rendre la plus orageuse des régences, avait été la plus paisible et la plus fortunée, Voltaire, Louis XV, 2.

  • 3La régence se dit particulièrement de l'époque pendant laquelle Philippe d'Orléans gouverna la France (1715-1723). C'était la régence alors… La France était folle ; Tous les hommes plaisantaient, Et les femmes se prêtaient à la gaudriole, Béranger, Gaudriole.

    Fig. Type ou symbole d'une grande liberté de mœurs et de folles dépenses. L'opéra s'en va ; c'est désolant pour nous autres, jeunes gens d'esprit et de plaisir, nous la nouvelle régence, Scribe, Maurice, § 2.

    Adj. invar. Dans le langage familier, digne des roueries galantes de la cour du régent. Des mœurs régence. Ma conduite est un peu régence, j'en conviens, Ch. de Bernard, la Cinquantaine, § 10.

  • 4Se dit des administrations municipales d'Allemagne, de Hollande et de Belgique. La régence d'Amsterdam.
  • 5Gouvernement de certains petits États musulmans, ainsi dit parce que les souverains y étaient (et le bey de Tunis l'est encore) investis par le sultan de Constantinople et subordonnés à son autorité. Les régences barbaresques ; il y en avait trois, Alger, Tunis et Tripoli.

    Territoire de ces États. Les ruines de l'ancienne Carthage sont dans la régence de Tunis.

  • 6Fonctions de régent dans un collége. L'important pour un principal serait de former lui-même de bons sujets dans son collége, et de les préparer de loin à la régence, Rollin, Traité des Ét. liv. VI, 2e part. II, 1.

HISTORIQUE

XVIe s. Le dire humain ne se doibt servir de la dignité, majesté, regence du parler divin, Montaigne, I. 401.

ÉTYMOLOGIE

Réqent.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

RÉGENCE. Ajoutez :
7Nom, à Rouen, du pain à café.