« tenu », définition dans le dictionnaire Littré

tenu

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tenu, nue

(te-nu, nue) part. passé de tenir
  • 1Qu'on a entre les mains. Un livre tenu négligemment.
  • 2Il se dit d'une assemblée. Dans un parlement tenu en 829, à Aix-la-Chapelle, Voltaire, Mœurs, 23.
  • 3Bien tenu, mal tenu, en bon ordre, en mauvais ordre. Quand on arrivait avant l'heure… on allait se promener dans un jardin assez agréable et bien tenu, Fontenelle, Louville. Rien n'est plus beau, à mon gré, qu'une vaste maison rustique… cinquante vaches proprement tenues occupent un côté avec leurs génisses…, Voltaire, Mél. litt. à M. Dupont.
  • 4Bien tenu, mal tenu, se dit de marchandises dont les prix se soutiennent, ne se soutiennent pas. Les sucres sont bien tenus cette semaine.
  • 5Qui est obligé à quelque chose. Je ne suis pas tenu de cela, à cela. Je ne suis pas tenu de croire aux yeux d'autrui, Régnier, Sat. XI. Si le mari la désavoue aussitôt, elle ne sera point tenue à sa parole, Sacy, Bible, Nombr. XXX, 13. À restitution nul n'est tenu, si…, Pascal, Prov. VIII. Les médecins d'Égypte qui [n'ayant pu guérir Darius] avaient tous été condamnés à être pendus… comme s'ils eussent été tenus de répondre du succès, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. III, p. 59, dans POUGENS. Dans quel temps les anciens habitants [de la Hongrie] commencèrent-ils à être tenus en conscience d'être serfs des descendants d'Attila ? Voltaire, Dict. phil. Droit. Le tribunal indiquera la maison dans laquelle la femme sera tenue de résider, Code civ. art. 268. Le mari est tenu, pour la totalité, des dettes de la communauté, ib. art. 1484.
  • 6Être tenu à quelqu'un, lui avoir de l'obligation, lui être redevable. Que je vous suis tenu de ce qu'il n'en sait rien ! Corneille, l'Illus. com. I, 3. Je vous suis bien tenu de ce soin obligeant, Qui m'épargne un grand trouble et me rend mon argent, Molière, l'Ét. I, 7.
  • 7Estimé, réputé. Par son mari chère tenue Tout de même qu'auparavant, La Fontaine, Coupe. Un jeune hermite était tenu pour saint, La Fontaine, Herm.

    Prov. Tant tenu, tant payé, tant tenu que payé, se dit d'une personne qu'on paye juste en raison du temps qu'on l'a employée, du service qu'elle a rendu. Je vous conseille de le prendre à l'essai ; quand vous le trouverez sous votre patte, servez-vous-en : tant tenu, tant payé, Sévigné, 22 février 1695. J'aime tant que l'on m'aime, et n'ai point d'inconstance ; Mais, quand par un caprice on songe à me quitter, Je suis trop mon ami pour m'en inquiéter… Ainsi je vis heureux, tant payé que tenu, Th. Corneille, l'Amour à la mode, I, 3.

    À l'impossible nul n'est tenu.