« âpreté », définition dans le dictionnaire Littré

âpreté

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

âpreté

(â-pre-té) s. f.
  • Qualité de ce qui est âpre, au propre et au figuré. L'âpreté des chemins. L'âpreté au goût. L'âpreté du style. L'âpreté de la saison, Voltaire, Hist. de Russie, I, 17. Oui, jusque dans tes fers ton amant a porté Des monts qui l'ont nourri la sauvage âpreté, Delavigne, Paria, I, 2. Une âpreté de naturel, Saint-Évremond, II, 13. L'âpreté et la dureté qui exigent les revenus, Massillon, Disc. Syn. Avar. L'âpreté pour vos intérêts, Massillon, Disc. Syn. Divisions. Saint Bernard aplanissant non pas l'âpreté du sentier évangélique, mais celle des cœurs rebelles, Massillon, St Bernard. La voie du ciel conserverait toute son âpreté pour les justes, Massillon, Immut. Auteur de tous mes maux, dont l'âpreté rigide, Dont le cœur inflexible à ce coup m'a porté, Voltaire, Scythes, IV, 5. [Ils] Préféraient de nos mœurs la grossière âpreté Aux attentats commis avec urbanité, Voltaire, ib. I, 5.

HISTORIQUE

XIIe s. Si tu redotes l'aspreteit de la medecine, Saint Bernard, dans RAYNOUARD, aspre.

XIIIe s. … Il ot soif por l'aspreté Du chault et por la lasseté Qui li ot tolue l'alaine, la Rose, 1484.

XIVe s. Pour cause de ost, de chevauchée et de toute autre aspreté ou maniere de servitude, Du Cange, asperitas.

XVIe s. Il le fault rompre à la peine et aspreté des exercices, pour le dresser à la peine et aspreté de la cholique, du cautere, de la torture, Montaigne, I, 165. L'aspreté et malaisance du chemin, Amyot, P. Aem. 24. Si on trouve aspreté, c'est signe que l'os est rompu, Paré, VIII, 3.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. asperitat, aspredad, aspretat ; anc. espagn. asperidad ; ital. asprità, de asperitatem, de asper (voy. ÂPRE). On a dit, dans l'ancien français, aspreur et aspresse.