« éploré », définition dans le dictionnaire Littré

éploré

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

éploré, ée

(é-plo-ré, rée) adj.
  • Qui est tout en pleurs. Une femme éplorée. J'ai laissé tout autour une foule éplorée, Corneille, Poly. III, 5. Au bruit de votre mort justement éplorée, Racine, Esth. I, 1.

    Par extension. Beaux lieux, recevez-moi sous vos sacrés ombrages ; Vous qui couvrez le seuil de rameaux éplorés, Saules contemporains, courbez vos longs feuillages Sur le frère que vous pleurez, Lamartine, Méd. II, 15. Vous étiez jeune alors, vous, notre chère gloire, Vous veniez d'essayer pour la première fois Ce beau luth éploré qui vibre sous vos doigts, Musset, Poésies nouv. Lettre à Lamartine. Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière ; J'aime son feuillage éploré, La pâleur m'en est douce et chère, Musset, Poés. nouv. Lucie, élégie.

HISTORIQUE

XIIIe s. Par semblant [il] lait [laisse] la serve dolente et eplourée, Berte, LXVIII.

XVIe s. Des valets pasles et esplorez, Montaigne, I, 90. Il trouva une sienne petite fille qui estoit toute esplorée ; si luy demanda, en la caressant, ce qu'elle avoit à plorer, Amyot, P. AEM. 14.

ÉTYMOLOGIE

É- pour es- préfixe, et pleurer, anciennement plorer.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ÉPLORÉ. Ajoutez : - REM. Épleuré est mieux dit qu'éploré, quoique tous deux soient bons, Vaugelas, Remarques, édit. in-12, 1690, p. 583. Aujourd'hui, on ne dit que éploré.