« étreindre », définition dans le dictionnaire Littré

étreindre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

étreindre

(é-trin-dr'), j'étreins, tu étreins, il étreint, nous étreignons, vous étreignez, ils étreignent ; j'étreignais ; j'étreignis ; j'étreindrai ; j'étreindrais ; étreins, étreignons ; que j'étreigne, que nous étreignions, que vous étreigniez ; que j'étreignisse ; étreint ; étreignant v. a.
  • 1Serrer fortement par un lien. Étreignez ce fagot.
  • 2Serrer, presser. Il l'étreignit si fortement qu'il lui fit perdre la respiration. Et des plis écaillés qu'avec force il déploie, Saisit, étreint, étouffe et dévore sa proie, Delille, Trois règ. VII.

    Fig. Étreindre les nœuds d'une alliance, les resserrer. Mes bienfaits l'ont étreint d'une chaîne éternelle, Tristan, Panthée, I, 1. Quand les chaîne d'hymen étreignent deux esprits, Mairet, Sophon. IV, 1.

  • 3S'étreindre, v. réfl. Se serrer l'un l'autre. Ces deux athlètes s'étreignirent de leurs bras nerveux.

PROVERBES

Qui trop embrasse mal étreint, signifie qu'il ne faut pas faire plusieurs entreprises à la fois.

Plus il gèle, plus il étreint, c'est-à-dire plus un mal continue, plus on en est accablé. Dans cette locution, étreindre est pris absolument : Plus cela étreint, serre.

HISTORIQUE

XIIe s. Là courona sa fame Guiteclins li puissanz ; Doucement la baisa et estraint par les flans, Sax. v.

XIIIe s. Doucement [il] l'a [sa fille] baisiée, estrainte et acolée, Berte, CXXVI. Mais por Diu estraignez vostre consel entre vous, et faites si que li honnour de l'empereour i soit, et que vous n'i soiés pierdant, H. de Valenciennes, XVII. Et amors plus et plus me lie, Et tout adès estraint ses las, Tant cum j'i oi plus de solas, la Rose, 3387.

XIVe s. Et ainsi sa felicité n'est en rien alterée ne muée, mais elle est pour ce aussi comme estreinte et comprimée, Oresme, Eth. 25. Qui trop embrasse pou estraint, Ménagier, I, 9.

XVe s. Lors le baisa et lui estraingnit la main, en signe de très grand amour, Froissart, I, I, 17. Le roi anglois entendit par ceux et par autres que la cité estoit durement estreinte, Froissart, I, I, 132.

XVIe s. Nous embrassons tout, mais nous n'estreignons que du vent, Montaigne, I, 230. Il feit tant qu'il approcha de sa bouche le bras de celuy qui l'estraignoit, et le mordit…, Amyot, Alc. 3. Si le ciel se descouvroit, il geloit et estraignoit si ruidement, que les chevaux ne pouvoient boire de l'eau des rivieres, Amyot, Lucull. 63. Pour estraindre en peu de paroles ce qu'il estend bien au long, Amyot, Artax. 13.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. estrenher, estreigner ; catal. estrenger ; ital. stringere, stregnere ; du latin stringere, serrer. Comparez l'anglais string, corde.