« absolution », définition dans le dictionnaire Littré

absolution

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

absolution

(ab-so-lu-sion, ou, suivant la prononciation réelle, ap-so-lu-sion ; en poésie, de cinq syllabes) s. f.
  • 1Action d'absoudre en général. L'absolution lui fut donnée par la voix publique. On peut recevoir l'absolution du prince, Bossuet, Lettr. abb. 124. Comme un criminel qui attend une sentence d'absolution ou de mort, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 56.
  • 2 En termes de droit, jugement qui renvoie de l'accusation un accusé déclaré coupable, il est vrai, mais dont le crime ou le délit n'est puni par aucune loi. L'absolution diffère de l'acquittement en ce que celui-ci déclare l'accusé non coupable.
  • 3Action par laquelle le prêtre remet les péchés. Se rendre digne de l'absolution. Il aurait fallu vous disposer par l'amendement à l'absolution de vos crimes. L'absolution suppose un cœur contrit et humilié. Les anciens ont donné l'absolution avant la pénitence, Pascal, P. jés. 26. Un autre qui veuille avoir l'absolution sans restituer, Pascal, Prov. 5. Nous lui demandons [à Dieu] que, si, par l'entremise de ses ministres, il veut bien nous donner l'absolution de nos péchés, ce ne soit qu'une demi-absolution, qu'une absolution limitée, laquelle ne l'empêche point d'agir contre nous à toute occasion ; quelles prières et quelles demandes ! Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 60.
  • 4Courte prière que récite l'officiant à chaque nocturne des matines.

SYNONYME

ABSOLUTION, PARDON, RÉMISSION. Ces trois termes, qui ont cela de commun qu'ils expriment l'effacement d'une faute, d'un crime, d'une accusation, ont cela de particulier qu'ils se rapportent le premier à un accusé, le second à un offenseur, le troisième à un coupable. Un père pardonne à son fils ; un tribunal absout un accusé ; le prince remet à un coupable une peine en courue.

HISTORIQUE

XIIe s. Mais à la pardefin dignement l'amenda ; Absolution prist et à Dieu s'acorda, Th. le Mart. 76.

XIIIe s. Trestout s'ageneillerent sans noise et sans tenson ; Coupable se rendirent par bone entencion, Et puis si atendirent lor absolucion, Ch d'Ant. I, 862. Les evesques de Bretaingne ont tenu le comte de Bretaingne bien sept ans en escommeniement, et puis a eu absolucion par la court de Rome, Joinville, 290. Quand le comte vit ce, il vint au patriarche et lui requist absolucion, Joinville, 270.

XIVe s. L'absolucion [solution] de ceste question appert par la descripcion de felicité qui a esté devant mise, Oresme, Eth. 21. Et absolucion [je] vous irai impetrer De trestouz vos pechiez de tuer et embler, Guesclin, 7287.

XVe s. Bien savoit il que les nobles d'Angleterre pour toutes ses absolutions ne chevaucheroient point trop avant si l'argent n'alloit devant, Froissart, II, II, 207. Elle requit son confesseur qu'il la voulsit absoudre par vertu d'une absolution [indulgence], la quelle estoit à Loches, Monstrelet, III, 25. Je lui ai pieçà pardonné, et lui en baille derechef tout maintenant devant vous l'absolution, Louis XI, Nouv. 63. Nostre hoste fit du bon compagnon, mais il se repentit assez depuis d'avoir fait la question, dont l'absolution [solution] le fit rougir, Louis XI, ib. 66.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. absolutio ; catal. absolucié ; espagn. absolucion ; ital. assoluzione ; de absolutio, de absolvere, absoudre.