« admirable », définition dans le dictionnaire Littré

admirable

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

admirable

(a-dmi-ra-bl') adj.
  • 1Qui mérite ou attire l'admiration. Homme d'une éloquence admirable. Le spectacle admirable des cieux. Statue d'un travail admirable. Femme d'une admirable beauté. Le sage Nosophuge était moins admirable par ses remèdes que par le régime qu'il conseillait pour prévenir les maux et pour rendre les remèdes inutiles, Fénelon, Tél. XVII. Elle eut une magnificence royale… Ses autres vertus n'ont pas été moins admirables, Bossuet, R. d'Angl. Ô mère, ô femme, ô reine admirable et digne d'une meilleure fortune…, Bossuet, ib. Au lieu de l'histoire d'une belle vie, nous sommes réduits à faire l'histoire d'une admirable, mais triste mort, Bossuet, Duch. d'Orl. Je n'ai rien fait pour Madame, quand je vous ai représenté tant de belles qualités qui la rendaient admirable au monde…, Bossuet, ib. Tout est grand et admirable dans la nature ; il ne s'y voit rien qui ne soit marqué au coin de l'ouvrier, La Bruyère, 16. Combien d'hommes admirables et qui avaient de très beaux génies sont morts sans qu'on en ait parlé ! La Bruyère, 2. Vastes cieux, qui cachez le Dieu qui vous a faits ! Terre, berceau de l'homme, admirable palais ! Lamartine, Médit. XVIII. Ô spectacle ! ô triomphe admirable à mes yeux, Racine, Esth. I, 1. Antigone est parfaite, Ismène est admirable, Corneille, Œd. I, 3.
  • 2 Ironiquement, singulier, étonnant, et, par suite, qui est mal venu à. Ils sont admirables de vouloir prendre le parlement pour dupe, Pascal, Prov. 19. Hermolaüs n'est-il pas admirable de vouloir que je m'oppose à Jupiter ? Vaugelas, Q. C. 468. Ce que je trouve admirable, c'est qu'un homme qui s'est passé durant la vie d'une assez simple demeure, en veuille avoir une si magnifique pour quand il n'en a plus que faire, Molière, Fest. de P. III, 7. Chose admirable ! On aime la sévérité de la pénitence partout et en tout, hors en soi-même, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 358.
  • 3 Terme de chimie. Sel admirable, sel de Glauber ; sulfate de soude.

    Admirable se met d'ordinaire après son substantif ; on peut le mettre devant, quand le substantif peut soutenir la prononciation : Cette admirable loi.

HISTORIQUE

XIIIe s. Quar n'a François remès en la crestienté, Qui ça outre ne soit à navie passé, Antioche ont assise [assiégée], l'amirable cité, Ch. d'Ant. V, 519. Vers Paris s'en avale [elle descend], l'amirable cité, Berte, 81.

XVIe s. Eleazare saisit d'une force amirable un roi eslevé de la muraille, lequel il renversa de si grand roideur…, Josèphe, Guerre, III, 9. Trad. de DES ESSARS. On voit que l'ancienne prononciation était amirable.

ÉTYMOLOGIE

Admirabilis, de admirari, admirer.