« affubler », définition dans le dictionnaire Littré
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affubler
- 1Habiller d'une manière irrégulière, bizarre, ridicule.
Ce fut elle [la maréchale de Villeroy] qui sans y penser affubla M. de Brissac de ce bonnet qu'ils ont mis [dans leurs armes]
, Saint-Simon, 10, 115. - 2S'affubler, v. réfl. Il s'était affublé d'un costume singulier.
HISTORIQUE
XIe s. Afublez est d'un mantel zabelin
, Ch. de Rol. XXXIV.
XIIe s. [Il] afublé ot un petit mantel gris
, Ronc. p. 14. Il fu bien afublez d'une pelice vaire
, Sax. XXX. À la curt en ala, quant il i fu mandez ; Par desus le surpliz s'est de l'estole armez, D'une chape à canoine par desus afublez
, Th. le Mart. 37.
XIIIe s. Lors prent li air son mantel inde, Qu'il vest trop volentiers en Inde, Si s'en afuble, et si s'apreste De soi cointir et faire feste
, la Rose, 18215. Si tost com povreté l'afuble De son hideus mantel onuble…
, ib. 4811. El [pauvreté] n'avoit plus que afubler, Grant loisir avoit de trembler
, ib. 453. Quant les borgoises du chastel, Affublées de lor mantel
, Rutebeuf, II, 177.
XVe s. Affublé d'un mantel
, Froissart, II, II, 30. Philippe se leva moult tost et affubla une gonne
, Froissart, II, II, 192. La damoiselle fut affublée par son serviteur d'un seau d'eau et de cendres
, Louis XI, Nouv. XXXVII. Si ce ne fust pas l'amour de vos bons amis, je vous ferois affubler la prison de ceans
, Louis XI, ib. XCIV.
XVIe s. Il s'en va le coiffer comme d'un chapeau d'albanois, le lui affublant du costé qu'il estoit rompu
, Despériers, Contes, XXII. Puis s'affubla la teste avec sa robbe
, Amyot, Démosth. 42. Luy s'estoit retiré à part, sans lumiere, gisant la teste affublée, de peur de voir personne
, Amyot, Crassus, 52. Puis un beau guimple affubla par dessus, Prime, dougé [délicat au toucher], filé de main sçavante
, Ronsard, 638. Generalement toutes les opinions superstitieuses dont sont affublés les enfans, femmes et esprits foibles
, Charron, Sagesse, I, 41.