« apertement », définition dans le dictionnaire Littré

apertement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

apertement

(a-pèr-te-man) adv.
  • D'une façon ouverte. Ce qui répugne apertement aux lois de la nature, Descartes, Lettres à Mersenne, 15 septembre 1632. Là, dans la chambre, et par tout l'appartement, on lisait apertement sur les visages…, Saint-Simon, 293, 940.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et li empereres conut apertement que il le devoit faire, Villehardouin, CXII. Apertement lui va Pepins tel cop doner, Berte, III. Assez [vous] dites apertement De cest conseil vostre talent, Lai du Conseil. Quant li rois Felippe le vist, si traist l'espée et li courut sus apiertement, et le quida ferir parmi la teste, Chr. de Rains, p. 15. Car li plusor songent de nuitz Maintes choses couvertement Que l'en voit puis apertement, la Rose, 20. Mal apertement se partirent les Turs de Damiete, quant il ne firent coper le pont, qui grant destourbier nous eust fait, Joinville, 215.

XVe s. Furent le duc d'Anjou et les capitaines en conseil comment on pourroit le plus tost et le plus apertement grever ceux de Bergerac, Froissart, II, II, 3.

XVIe s. Il deliberoit de toutes choses à part soi, et puis commandoit apertement ce qu'il avoit arresté luy tout seul, Amyot, Dèmétr. 37. Eschappé suis d'elle secretement, Et suis venu vers toi apertement, Marot, I, 340.

Adverbe tombé en désuétude, mais bon à reprendre.

ÉTYMOLOGIE

Aperte, et le suffixe ment (voy. MENT) ; provenç. apertamen ; espagn. abiertamente ; ital. apertamente. Apert est, dans l'ancien français, un adjectif qui vient de apertus, ouvert, de aperire. Apertement avait, dans l'ancien français, deux significations : ouvertement et adroitement.