« assise », définition dans le dictionnaire Littré

assise

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

assise

(a-si-z') s. f.
  • 1Rang de pierres de taille posées horizontalement, et sur lequel on assoit une muraille. Les assises [des pierres des édifices grecs] arrivaient à un aplomb incroyable, Chateaubriand, Itin. 197. Je la compare à un maçon servi par un apprenti qui lui apporte tous les matériaux dont il a besoin, tandis qu'il les dispose par assises et par chaînes pour élever son édifice, Bernardin de Saint-Pierre, liv. V, Harm. anim.

    Bâtir par assises réglées, bâtir avec des pierres de même hauteur, et dont le centre supporte les joints montants de l'assise inférieure.

  • 2 En termes de géographie, assises d'une montagne, gradins réguliers dans une montagne qui ne s'élève point par une pente insensible.
  • 3 En termes de géologie, masse minérale disposée en banc d'une façon analogue aux assises d'une construction.
  • 4 Au pluriel, session d'une cour criminelle. Tenir les assises. Après la tenue des assises.

    Cours d'assises, tribunaux criminels.

    Autrefois on nommait assise ou assises, certaines séances extraordinaires que tenaient les officiers des seigneurs de fiefs ; et aussi les assemblées de seigneurs convoqués par le prince pour juger une cause importante. Nul n'a droit d'assise ni de ressort, si non le comte de Clermont, Coutumes de Clermont, art. 199.

    Anciennement, les grandes assises étaient la séance de certains juges supérieurs, qui étaient envoyés dans les provinces, pour examiner si les juges des tribunaux subalternes remplissaient leur devoir.

    Règlements, statuts ou ordonnances faits dans les assises. Assises de Jérusalem, recueil des lois qui régissaient les croisés établis dans la Syrie.

  • 5En technologie, soie qu'on étend sur les aiguilles d'un métier à bas, et qui dans le travail forme les mailles.

    Dans l'ancien armement, partie de la batterie d'un fusil à silex ; la table qui renferme le bassinet.

HISTORIQUE

XIIe s. Dist Senehaut : mout vaut mieus ceste assise [séance] Que cent mil livres ou pan de ma chemise, Du Cange, assisiae.

XIIIe s. Il est assise ou usage au reiaume de Jerusalem, que…, Ass. de Jér. 40. Après ce que les avant dites assises furent faites et les usages establis, le duc Godefroi…, ib. I, 24. Bonne coze est à bailli de souvent tenir ses assises, au moins de six semaines à autre, ou de sept, Beaumanoir, 34. Et pour ce que nous voulons que ces seremens soient fermement establiz, nous voulons que il soient pris en pleinne assise, devant touz, et clers et lais, Joinville, 295.

XVe s. Le roi et ses consaulx vouloient remettre sus generalement parmi le royaume de France les assises [sorte d'impôt] qui avoient couru et estoient levées du temps du roi Charles, Froissart, II, II, 127.

XVIe s. [Il s'agit des marches d'un escalier en vis brisée.] L'espaisseur estoyt de trois doigtz, l'assieze par nombre de douze entre chascun repos, Rabelais, Garg. I, 53.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, asize, verger (une chose à culture assise, fixe) ; provenç. asiza ; d'assis (voy. ASSEOIR). On conçoit que une assise de pierres et les assises sont le même mot, s'agissant, dans l'un et l'autre cas, de choses ou de personnes qui sont assises.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ASSISE. Ajoutez :
6Assise d'héritage, ou plus anciennement assise de la cour d'héritage, nom qui a remplacé à Jersey celui de chefs-plaids (voy. ce mot au Supplément).