« atour », définition dans le dictionnaire Littré

atour

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atour

(a-tour) s. m.
  • 1Parure des femmes. L'autre, pour se parer de superbes atours, Des plus adroites mains empruntait le secours, Racine, Esth. I, 1. Si la princesse eût paru dans ses atours…, Hamilton, Gramm. 7. Rosette, sous de frais atours, Courait à pied, leste et riante, Béranger, Rosette. D'où venez-vous, de fleurs la tête couronnée, Avec ce nuptial atour ? Chaulieu, Épithal.
  • 2Dame d'atour, dame dont la charge est de présider à la toilette d'une princesse. Il veut faire Mlle de Grancey dame d'atour de Madame, Sévigné, 163. La reine Anne se tourna du côté de milady Mesham, sa dame d'atour, Voltaire, Louis XIV, 22.

    Fig. La négligence… Pour cette fois fut sa dame d'atour, La Fontaine, Orais.

REMARQUE

Aujourd'hui ce mot ne s'emploie guère qu'au pluriel ; cependant le singulier reste bon, et les écrivains doivent le défendre.

HISTORIQUE

XIIe s. Il pourquiert son atour [il fait ses préparatifs], Que il puist mouvoir [partir] à bref jour, Audefroi le Bastard, Romancero, p. 8. Armes auront trestuit de moult riches ators, Sax. XXVII. E l'um lur mist devant riche aturn de viande, mangerent et beurent, Rois, 368. Laenz ourent li pruveire [les prêtres] lur atur, ib. 250.

XIIIe s. Du grant ator que ele [Vénus] avoit, Bien puet cognoistre qui la voit, Qu'el n'ert pas de religion, la Rose, 3439. Car l'atour oultrageux où elles leur temps usent, Donnent de foloier cause à ceulx qui y musent, J. de Meung, Test. 1235.

XIVe s. Vostre cueuvrechief et vostre chaperon et le surplus de vos atours, Ménagier, I, 1.

XVe s. … Chacun s'atire Le mieulz qu'il pot de vesture, et se mire, Si qu'en l'attour il n'y ait que redire, Christine de Pisan, Dit de Poissy. Aussi Paris fils de pasteur cuidoit estre ; mais son gentil maintien et son poly atour, ses chapelets de fleurs et son arc doré lui donnoient enseignes comme qui il estoit, Bouciq. I, ch. 2. Et, tout à propos, lui fit heurter si rudement à son atour [bonnet], qu'il l'envoya par terre, Louis XI, Nouv. 33. Madame se mit en cotte-simple, et print son atour de nuit, Louis XI, ib. 39.

XVIe s. Il fault juger un homme par luy mesme, non par ses atours, Montaigne, I, 325. Ils alloient à la guerre sans atour imperial, Montaigne, I, 354.

ÉTYMOLOGIE

Atourner, comme le prouve l'ancien français aturn. ; bourguig. aitor.