« cabane », définition dans le dictionnaire Littré

cabane

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cabane

(ka-ba-n' ; d'après Chifflet, au XVIIe siècle, Gramm. p. 183, on prononçait cabâne, â comme dans âne) s. f.
  • 1Petite et chétive maison, ordinairement couverte de chaume. Les cabanes de ce pauvre village. Le pauvre en sa cabane où le chaume le couvre, Malherbe, VI, 18. Elle la prend au mot, se glisse en la cabane : Point de coup de balai qui l'oblige à changer, La Fontaine, Fab. III, 8. Ils virent à l'écart une étroite cabane, Demeure hospitalière, humble et chaste maison, La Fontaine, Philémon. … Du prix de sa journée Il [le pauvre] meubla sa cabane et vêtit ses enfants, Saint-Lambert, Saisons, Hiver.
  • 2Nom de divers réduits ordinairement formés de planches. Cabane de berger. Une cabane à lapins.
  • 3 Terme de marine. Petite chambre attribuée, dans un navire de guerre, à un sous-officier, et, dans un navire de commerce, à un passager.

    Tente qui, dans un bateau, sert à abriter les marchandises ou l'équipage.

    Case dans laquelle on place le ver à soie pour qu'il file son cocon.

    Cage pour faire couver de petits oiseaux.

  • 4Autrefois nom d'un bateau qui, à son milieu, portait une sorte de logement ou de cabane. Nous prîmes une cabane et baissâmes [descendîmes] jusqu'à Orléans, Scarron, Rom. com. p. 392, édit. de 1651, dans JAI. Un tas de faquins [portefaix] qui attendent sur le port ceux qui viennent par eau, pour porter leurs hardes, se jetèrent en foule dans la cabane, Scarron, ib. p. 394.

SYNONYME

CABANE, HUTTE, CHAUMIÈRE. Ces trois termes, qui désignent une petite maison, se distinguent en ce que : 1° la cabane exprime quelque chose de chétif et de misérable ; la cabane est la maison du pauvre ; 2° la hutte est la maison du sauvage ou de celui que les circonstances obligent à se loger comme les sauvages ; on se construit des huttes dans les forêts ; 3° la chaumière est la demeure du paysan, de l'homme des champs ; elle est sans doute humble et pauvre, mais elle n'emporte aucune idée de misère, et les satisfactions champêtres y peuvent trouver place.

HISTORIQUE

XVe s. Une estable de chevaux appellée par le langage païs cabanne, Du Cange, cabanacum. Icellui Jaquet alla vers une loge ou chabene, qui estoit dans la dite vigne, Du Cange, chabena.

XVIe s. Nostre pilot tiroit les vers du nez à ses matelots ; quand frere Jean, retournant de la cabane, aperceut que Pantagruel estoit resveillé…, Rabelais, Pant. 283.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. cabana ; catal. cabanya ; espagn. cabaña ; portug. cabana ; ital. capanna ; bas-lat. capanna, dans Isidore de Séville ; du celtique : kymri et gaél. caban, de cab, hutte.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CABANE. Ajoutez :

6 Une ferme, dans l'Aunis, et la Vendée, Gloss. aunisien, la Rochelle, 1870, p. 80.