« charlatan », définition dans le dictionnaire Littré
charlatan
Définition dans d'autres dictionnaires :
Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
charlatan
(char-la-tan) s. m.
- 1Opérateur ambulant qui débite des drogues sur les places et dans les foires.
Et ce qui plus encor m'empoisonne de rage, Est quand un charlatan relève son langage
, Régnier, Sat. v.Il me semble que je vois deux charlatans en plein marché, dont l'un distribue des poisons et l'autre des antidotes
, Voltaire, Memmius, IX. - 2Empirique qui prétend posséder certains secrets merveilleux.
La témérité des charlatans et leurs tristes succès qui en sont les suites, font valoir la médecine et les médecins ; si ceux-ci laissent mourir, les autres tuent
, La Bruyère, XIV.On le consultait dans ces maladies rares et extraordinaires pour lesquelles les charlatans n'ont pu faire accroire que la connaissance de l'anatomie fût inutile
, Condorcet, Bertin. - 3Tous ceux qui exploitent la crédulité publique. Gardez-vous des charlatans.
Le monde n'a jamais manqué de charlatans ; Cette science, de tout temps, Fut en professeurs très fertile
, La Fontaine, Fabl. VI, 19.Que l'église est fertile en dévots empiriques ! Que de saints charlatans !
Saint-Évremond, dans RICHELET.On connaît ces vieillards sur le Pinde honorés, Politiques adroits, charlatans illustrés
, Gilbert, Mon apol.Charlatans ! charlatans ! tout ici-bas n'est que charlatans
, Scribe Et Mazères, le Charlatanisme, sc. 3.Un charlatan politique, un homme qui, pour s'élever, flatte les passions d'un parti.
Adj.
Un médecin qui n'est point charlatan
, Sévigné, 280.C'étaient les parents ou les amis qui faisaient les oraisons funèbres chez les Romains ; l'étranger qui s'en mêle a toujours l'air charlatan
, Voltaire, Lett. Tressan, 28 fév. 1767.
HISTORIQUE
XVIe s. Ces charlatans, triacleurs et basteleurs, joueurs de passe-passe
, Amyot, dans le Dict. de DOCHEZ.
ÉTYMOLOGIE
Ital. ciarlatano, de ciarlare, babiller.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
CHARLATAN. - HIST. XVIe s. : Ajoutez : Comment est-ce que ce sarlatan d'Eleazar pouvoit dire cela sans rire ?
Le Loyer, Discours et histoire des spectres, Paris, 1605, p. 821.