« coût », définition dans le dictionnaire Littré

coût

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

coût

(koû ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire ; au pluriel, l's se lie : les koû-z et dépens) s. m.
  • Ce que coûte une chose. Il ne se dit guère qu'au palais. Le coût de l'acte est de tant. Les menus coûts, les petites dépenses. Monsieur le mort, j'aurai de vous Tant en argent, et tant en cire, Et tant en autres menus coûts, La Fontaine, Fabl. VII, 11. Un gentilhomme fera son loyal devoir à mes coûts et dépens, Voltaire, Mœurs, 100. Et puis, la sainte alliance, que de coûts ! que de dépenses ! Courier, II, 94.

    PROVERBE

    Le coût fait perdre le goût, c'est-à-dire le prix élevé d'une chose ôte l'envie de l'acheter.

HISTORIQUE

XIIe s. E pur quei dunc te serreie à grief e à charge e à cust ? Rois, 195.

XIIIe s. Et paierai tout vostre coust as Veniciens, Villehardouin, LXXXVIII. Et s'il ne plaisoit à l'aprentiz à aler au mestier, il li convendroit forjurer le mestier, et rendre à son mestre toz les couz et touz les doumages qu'il li auroit fez, Liv. des mét. 54. Trop sunt nonains de graindre [plus grand] coust, la Rose, 14630. Dame, [celui] qui tele vie maine, Sans coust, sans travail et sanz paine, Lai du conseil. Ançois l'emportera cil qui le plet maintint à son coust, Beaumanoir, XII, 24. Et des coz qui y sunt à metre [faire], Beaumanoir, XIII, 22. Li procureur ne sont pas tenu à procurer les besognes de lor mestres à lor coz, ainçois doivent avoir salaire soufizant, Beaumanoir, XII, 82.

XVe s. Faites le parfaire bien et noblement, et n'espargnez coust qui y puisse estre, Perceforest, t. I, f° 105.

XVIe s. De peu de coust, Montaigne, I, 18. Nous ne considerons que nostre coust à les recouvrer, Montaigne, I, 312. Loyaux couts sont entendus, frais de lettre [acte], labourages, semences, façons et reparations necessaires, Loysel, 460. Clinias ayant armé et equippé une galere à ses propres cousts et despens, Amyot, Alc. 1.

ÉTYMOLOGIE

Voy. COÛTER ; génev. coûte, s. f. ; provenç. cost ; espagn. et ital. costo. L'ancien français avait coustance ou coustange, encore usité du temps de Malherbe : C'est chose contraire à la nature de se tourmenter le corps et de mépriser les choses qui sont de peu de coustange, Épît. V.