« concurrent », définition dans le dictionnaire Littré

concurrent

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

concurrent, ente

(kon-ku-rran, ran-t') s. m. et f.
  • 1Celui, celle qui prétend à une chose en même temps qu'un autre. Il s'est débarrassé de la foule importune, Du turbulent espoir de tant de concurrents, Corneille, Pulch. II, 1. La reine des dieux serait bien aise de nuire à sa concurrente, La Fontaine, Psych. liv. II, p. 157. L'orgueil assortit mal ces superbes rivaux [Pompée et César], Et, bien que concurrents, ils ne sont pas égaux, Brébeuf, Phars. I. Tous chemins vont à Rome ; aussi nos concurrents Crurent pouvoir choisir des sentiers différents, La Fontaine, Fabl. XII, 27. On dit que Psyché lui dispute [à Venus] la prééminence des charmes ; c'est justement le moyen de la rendre furieuse ; sa concurrente fera fort bien de ne pas tomber entre ses mains, La Fontaine, Psyché, II, p. 117. Mais si pour concurrent je n'avais que mon frère, Racine, Phèd. II, 2. On ne sent aucune jalousie dans M. Leibnitz ; il excite tout le monde à travailler ; il se fait des concurrents s'il peut, Fontenelle, Leibnitz. Concurrent malheureux à cette place insigne, Voltaire, Catil. I, 5. L'oracle est accompli dans tous ses points, excepté dans celui qui exige qu'il terrasse ses rivaux ; mais il a fait plus, il a sauvé la vie du seul concurrent qu'il pouvait craindre, Voltaire, Princesse de Babyl. 2.
  • 2 Terme de commerce et d'adjudication. Celui qui fait concurrence ; celui qui dispute une enchère.
  • 3 Adjectivement. Qui concourt, qui agit simultanément. Il y a des muscles qui se meuvent ensemble pour s'aider les uns les autres ; on les peut appeler concurrents, Bossuet, Connaiss. II, 2.

    Jours concurrents, jours surnuméraires aux cinquante-deux semaines de l'année (l'année commune étant de 52 semaines et un jour, et l'année bissextile de 52 semaines et deux jours) ; ainsi nommés, parce qu'ils concourent avec le cycle solaire ou qu'ils en suivent le cours. La première année du cycle solaire on compte un concurrent ; la deuxième deux ; la troisième trois ; la quatrième quatre ; la cinquième six, parce que cette année est bissextile ; la sixième sept ; la septième un, et ainsi de suite, en recommençant toujours par un après avoir compté sept, parce qu'il n'y a que sept concurrents, autant que de lettres dominicales.

HISTORIQUE

XIIIe s. Li autres nombres a nom concurrens, parce qu'il cort avoec les reguliers por monstrer par quel jor cascuns mois entre, Comput, f° 4.

XVIe s. L'autre roy Agesilaus son concurrent [compagnon, co-roi], se trouvant lors en fort bas aage, Amyot, Agésilaus, 32. Au mesme temps, Curion, compagnon et concurrent de Faonius en cest office d'aedile, Amyot, Cat. d'Utiq. 62. C'est une louange propre et singuliere à Dion qu'il n'a point eu de concurrent ny d'aide à ce faire, comme Brutus eut Cassius, Amyot, Dion et Brutus, 1. Pour cela il fault que puissance et fortune soyent concurrentes en un, avec justice et prudence, Amyot, Dion, 1.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. concurren ; espagn. concurrente ; ital. concorrente ; du latin concurrere, concourir (voy. CONCOURIR).