« convoi », définition dans le dictionnaire Littré

convoi

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

convoi

(kon-voi) s. m.
  • 1 Terme de guerre. Un certain nombre de chariots qui portent des vivres, des munitions, sous la protection d'une escorte. On a fait entrer un convoi dans la place. Sur cette route [de Moscou] deux convois considérables venaient de tomber au pouvoir de l'ennemi : l'un, par la négligence de son chef, qui se tua de désespoir ; l'autre, par la lâcheté d'un officier qu'on allait punir quand la retraite commença, Ségur, Hist. de Napol. VIII, 10.

    L'escorte du convoi. Le convoi a été battu.

  • 2Le corbillard, les voitures, et les personnes qui accompagnent un défunt au cimetière. Aller, assister au convoi d'un ami. Le convoi du pauvre. Sous Ptolémée Lagus, le bœuf Apis étant mort de vieillesse, la dépense de son convoi, outre les frais ordinaires, monta à plus de cinquante mille écus, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. I, p. 74, dans POUGENS. Une place au sépulcre est un don que l'on brigue ; Les morts vont au tombeau par immenses convois, Lamartine, Joc. IX, 336.

    Fig. Bossuet vient lui-même à la suite du convoi de tant de générations, marchant appuyé sur Isaïe et sur Jérémie, Chateaubriand, Génie, III, III, 8.

  • 3Dans les chemins de fer, suite de voitures attachées les unes aux autres, qui accomplissent un voyage. Il prit le premier convoi.
  • 4 Terme de marine. Nombre de bâtiments de commerce qui naviguent sous la protection de vaisseaux de guerre. Nous avions trois frégates pour escorter notre convoi. Les flottes d'Auguste eurent pour objet principal la sûreté des convois et la communication des diverses parties de l'empire, Montesquieu, Rom. 13. Le peuple de Sinope, affligé de la famine, consentit de céder le dieu [une statue du dieu] à Ptolémée pour un convoi de blé qu'il leur envoya, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. VII, p. 299, dans POUGENS.

    L'escorte même. Le convoi repoussa l'attaque des corsaires.

    Ordre de convoi, ordre de file dans lequel les vaisseaux gouvernent largue ou vent arrière.

  • 5Autrefois, convoi de Bordeaux, nom d'un bureau du roi, établi à Bordeaux pour la perception des droits qui se levaient, par mer seulement, sur six ou sept sortes de marchandises, telles que les vins, les eaux-de-vie, les prunes, etc.

HISTORIQUE

XVe s. Messire Thomas fit lier messire Hue sur un cheval et le faisoit ainsi mener par derision après la route et le convoi de la roine, Froissart, I, I, 23. Beau sire, dit le chevalier, voulez nul convoy [escorte] ? nenny, dit Lancelot. Allez donques à la garde du createur, en quelque lieu que vous soyez, Lancelot du Lac, t. II, f° 35.

XVIe s. Enai : Ne faisons point le convoi de Limoges ? - Foeneste : Coment ? - Enai : Quelques Limousins passerent une nuict à se convoier, D'Aubigné, Faen. II, 19. Le duc, pressé de famine, envoia le marquis de Favarre pour servir de convoi aux vivres qu'il envoioit chercher vers Grenade, D'Aubigné, Hist. I, 352. Il signala son retour aux chrestiens, en chargeant Capigi et un chaoux qui conduisoit l'argent, et tua le convoi, D'Aubigné, Hist. II, 389. Et voyant le bateau qui s'enfuyoit de moy, Parlant à Marion, je chantay ce convoy, Ronsard, 162. L'heure du convoy de l'enterrement, Amyot, Solon, 41.

ÉTYMOLOGIE

Voy. CONVOYER.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CONVOI. Ajoutez :
6Convoi de prisonniers, de condamnés, nombre de prisonniers, de condamnés qu'on mène ensemble.