« dispense », définition dans le dictionnaire Littré

dispense

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dispense

(di-span-s') s. f.
  • 1Au sens positif, qui dérive directement de dispenser, distribuer, autorisation, permission. Dispense de manger de la viande. Le pape ne donne point de dispense de ce qui est contre le droit divin. À Rome on ne lit point Boccace sans dispense, La Fontaine, Ball. sur les romans.

    Dispense de mariage, proprement dispense relative aux empêchements, mais aussi, dans le droit canonique, aux publications et au domicile. On attendait la dispense de Rome pour aller à l'autel, Marmontel, Mém. VIII.

    Indulgence, remise. On écrit que l'Église donne des dispenses des crimes les plus atroces, Bossuet, Avert. 4.

  • 2Au sens négatif, permission de ne pas faire, exemption. Dispense de jeûner. Dispense de faire maigre. L'administration accorde des dispenses d'âge, d'examen en certains cas qui paraissent les comporter. La rigueur de la mort se voulut assouvir, Et mon affection n'en put avoir dispense, Malherbe, VI, 20. … Enfin il était homme ; On n'a point pour la mort de dispense de Rome, Molière, l'Étour. II, 4. D'abord il [Halley, célèbre astronome anglais] prit ses degrés de maître ès arts, ayant obtenu des dispenses honorables à l'occasion de son voyage, Mairan, Éloges, Halley.

    Par extension. Vos souffrances seraient donc le désaveu de votre doctrine ; votre croix, la dispense de vos préceptes crucifiants, et votre mort douloureuse, l'adoucissement de votre Évangile ? Massillon, Car. Passion.

  • 3La pièce qui constate la dispense. Voyons votre dispense.

HISTORIQUE

XVe s. Mais de vin [il] se faut abstenir ; Ne pourroi-je point obtenir Pour cet effet quelque dispense ? Basselin, LIII.

XVIe s. Son mariage estant declaré nul, et la dispense nulle, comme donnée sur un cas non dispensable, Du Bellay, M. 191.

ÉTYMOLOGIE

Voy. DISPENSER.