« exaction », définition dans le dictionnaire Littré

exaction

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exaction

(è-gza-ksion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
  • 1Action d'exiger une chose due. Les États les plus sages et les mieux policés, comme Athènes et Rome, ont toujours été embarrassés à trouver un juste tempérament pour réprimer la dureté dans l'exaction du prêt et la mauvaise foi du débiteur qui refuse ou néglige de payer ses dettes, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. I, p. 65, dans LACURNE.

    Usure. Les Juifs, enrichis par leurs exactions, étaient pillés par les princes avec la même tyrannie ; chose qui consolait les peuples et ne les soulageait pas, Montesquieu, Esp. XXI, 20.

  • 2Acte d'un percepteur des deniers publics, et, en général, d'un administrateur quelconque qui exige ce qui n'est pas dû ou plus qu'il n'est dû. Le reste de l'empire souffrait beaucoup sous tant d'empereurs et tant de Césars ; les officiers se multipliaient avec les princes ; les dépenses et les exactions étaient infinies, Bossuet, Hist. I, 10.

    Contribution exigée d'une population comme amende et punition. Thémistocle parcourut les îles qui avaient suivi leur parti [des Perses] pour y faire des exactions et pour en tirer de l'argent, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. III, p. 249, dans POUGENS.

HISTORIQUE

XIIIe s. [Nous] affrancissomes la devant dite abeye, et volons que ele soit effranchie et cuite [quitte] de toutes exactions, corovées et tailles, Tailliar, Recueil, p. 253.

XIVe s. Tirant regarde lesquels de ses gens scevent mieulz trouver exactions, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVIe s. Il estoit besoin d'imposer de bien grosses tailles et de faire de griefves et excessives exactions, Amyot, Ant. 26.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. exaction ; espagn. exaccion ; ital. esazione ; du lat. exactionem (voy. EXACTEUR).