« faux.2 », définition dans le dictionnaire Littré

faux

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

faux [2]

(fô ; l'x se lie : une fô-z aiguisée) s. f.
  • 1 Terme d'agriculture. Instrument formé d'une lame longue, un peu courbée et attachée au bout d'un long manche, à l'aide duquel on coupe les plantes fourragères, les céréales, etc. qui se trouvent sur l'arc de cercle décrit par la faux. Laissez là ces mousquets trop pesants pour vos bras, Et, la faux à la main, parmi vos marécages, Allez couper vos joncs…, Boileau, Ép. IV. Et qu'on ne doit pas moins, pour le soutien du trône, à la faux de Cérès qu'au sabre de Bellone, Voltaire, Ép. LXXXIII.

    Fig. et poétiquement. La faux du temps, de la mort, le temps, la mort. Je vais faire passer la faux sous cette fleur, Tristan, M. de Chrispe, IV, 7. Mais épargne ta faux, puisque, ô prodige extrême, La nature aujourd'hui se détruit elle-même, Rotrou, Antig. V, 8.

  • 2Lames de faux dont on armait, dans l'antiquité, des chars destinés à être lancés sur les bataillons ennemis. Les chariots armés de faux tranchantes, Fénelon, Tél. x.
  • 3Instrument, dit aussi dérompoir, avec lequel, dans les papeteries, on coupe le chiffon par petits morceaux.
  • 4 Terme d'anatomie. Faux du cerveau, repli longitudinal de la dure-mère qui sépare d'avant en arrière les deux hémisphères du cerveau.

    Faux du cervelet, repli de la dure-mère, semblable par sa forme au précédent, qui s'étend depuis la partie moyenne et inférieure du cervelet jusqu'au grand trou occipital.

    Grande faux du péritoine, ou faux de la veine ombilicale, repli du péritoine qui s'étend de l'ombilic au bord antérieur inférieur du foie.

HISTORIQUE

XIIe s. L'espée Qui plus estoit tranchans que fauz, la Charrette, 3100.

XIIIe s. Fourches, fleaus, fauches, Liv. des mét. 323. Et qui i voet faukier à fauc, Tailliar, Recueil, p. 79.

XVe s. …Qui s'armoit de gueules à trois faulx d'or, Froissart, I, I, 140. Chascun a sa jurisdiction, Son degré, sa subjection, Sans sa faulx en autrui blef mettre, Deschamps, Poésies mss. f° 556, dans LACURNE.

XVIe s. Mettre injustement sa faux en la moisson d'autrui, Lanoue, p. 589. Prairies depouillées après la premiere ou seconde faux [fauchaison], Nouv. coust. génér. t. II, p. 422.

ÉTYMOLOGIE

Bourg. fau ; picard, feuke ; provenç. faus ; catal. fals ; espagn. et ital. falce ; portug. fouce ; du lat. falcem.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

2. FAUX. Ajoutez :
5Faux de guerre ou faux à revers, arme obtenue en emmanchant, sur une hampe, une faux dont le tranchant est relevé dans le prolongement de la hampe.
6Canon en fer de faux, s'est dit d'un canon de fusil tordu, dans la composition duquel il entrait de vieux fers, des faux usées ; cette expression a été étendue, par analogie, mais abusivement, aux canons à ruban en fer et acier.