« grison », définition dans le dictionnaire Littré

grison

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

grison, onne

(gri-zon, zo-n') adj.
  • 1Qui grisonne, qui est gris. Barbe, chevelure grisonne. Les amours m'ont rendu grison avant le temps, Régnier, Sat. V. Qu'heureux est le folâtre à la tête grisonne ! Régnier, Sat. VIII. J'enflamme un campagnard grison, Je suis cruelle et celui-là m'épouse, Béranger, Cartes.

    Substantivement. La teinte grisonne. Un homme entre les deux âges Et tirant sur le grison, La Fontaine, Fabl. I, 17.

  • 2 S. m. Terme familier. Un grison, un homme qui grisonne, qui vieillit.
  • 3Homme de livrée que l'on faisait habiller de gris pour l'employer à quelque mission secrète ; c'étaient des valets qui ne portaient pas de couleurs. Que de grisons en campagne pour la d'Olonne ! Hamilton, Gramm. 6. Je suis le garçon de France le plus employé : valet de chambre de l'un, laquais de l'autre, grison de celle-ci, espion de celle-là, Dancourt, Bourg. à la mode, I, 3. Son grison va venir pour prendre la réponse, Baron, l'Homme à bonnes fortunes, I, 6. Maulevrier mettait pied à terre, s'avançait seul, sifflait ; un grison sortant d'un coin lui remettait des paquets, Saint-Simon, 157, 58.
  • 4 Par plaisanterie, grison s'est dit d'un moine vêtu de gris. …Suivaient de loin deux grisons bien dispos, Non des grisons de l'espèce indolente De celui-là qui porta sur son dos Le palfrenier du fameux Rossinante ; C'étaient vraiment bien d'autres animaux… deux cordeliers, Piron, Le Moine bridé, conte.
  • 5 Familièrement. Un âne, un baudet. Et le grison se rue Au travers de l'herbe menue, La Fontaine, Fabl. VI, 8. Surtout quand le grison, cet âne sans pareil, D'où descendront un jour les mulets du soleil, Vous fut volé sous vous à la montagne noire, Dancourt, Sancho Pança, I, 12.

    Se dit vulgairement d'un cheval gris.

  • 6Mammifère d'Amérique.
  • 7Nom, à Genève, de l'hirondelle de rivage.
  • 8Espèce de gros grès qui sert à faire des auges et d'autres ouvrages.

HISTORIQUE

XVIe s. Vray est, que yver foible, froid et grison Nuit à nature, et sa vertu reprime, Marot, III, 47. Voilà un laquais tout grison en un temps où nous voïons tant de conseillers sans barbe, D'Aubigné, Faen. I, 6. Le bay, le fauve, le grison, le moreau, sont les chevaux les plus prisés, De Serres, 301. Grison et maladif, rentrer dessous la loi D'amour, o quelle erreur ! Dieux, merci je vous crie, Ronsard, Sonnets, II, 26.

ÉTYMOLOGIE

Dérivé de gris.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

GRISON. Ajoutez :
9 Nom, dans l'Yonne, d'un tuf ou poudingue ferrugineux, qu'on y trouve en sous-sol, les Primes d'honneur, Paris, 1873, p. 316.