« hâte », définition dans le dictionnaire Littré

hâte

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

hâte [1]

(hà-t') s. f.
  • Activité à faire, promptitude à faire. Vous avez trop de hâte, Pascal, Prov. 16. Cet empressement, cette hâte, pour arriver où personne ne vous attend, cette agitation dont la curiosité est la seule cause, vous inspire peu d'estime pour vous-même, Staël, Corinne, I, 2.

    Avoir hâte, avoir une grande hâte, avoir grande hâte, avoir extrêmement hâte, être très pressé. Il me semblait que j'avais une extrême hâte de partir, Voiture, Lett. 16.

    À côté d'une grande hâte, on dit aussi grand'hâte (voy. GRAND). Semeï de Bahurim, fils de Gera, de la tribu de Benjamin, vint à grand' hâte avec ceux de Juda au-devant du roi David, Sacy, Bible, Bois, I, XIX, 6.

    Si vous avez hâte, courez devant, se dit à un homme impatient ou qui fait l'empressé.

    En hâte, avec hâte, loc. adv. Promptement, en diligence. Il partit en grande hâte. Que de ces lieux maudits en hâte elle s'exile, Corneille, Œdipe, V, 10. Elle y revint à grande hâte, Staal, Mém. t. I, p. 152 (éd. 1821).

    À la hâte, loc. adv. Avec précipitation. Je lui dresse un bûcher à la hâte et sans art, Corneille, Pomp. V, 1. Elle bâtit un nid, pond, couve et fait éclore à la hâte…, La Fontaine, Fabl. IV, 22. Nous avons été très contents de vos remarques sur les Horaces ; beaucoup moins de celles de Cinna, qui nous ont paru faites à la hâte, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 8 sept. 1761.

    PROVERBE

    Mieux vaut bonne attente que mauvaise hâte, c'est-à-dire il vaut mieux attendre une bonne occasion que de se presser et en saisir une mauvaise.

HISTORIQUE

XIIIe s. Pourquoi m'as envoyée en grant haste et en coite ? Berte, XXIX. Car qui est pleins de fole haste à la fois son bon tans en gaste, Blonde et Jehan, 1521.

XVe s. Et le fit on armer en grand haste, Froissart, I, I, 110.

XVIe s. Le coup pour la haste n'ayant pas esté bien assené, Montaigne, II, 33. Duicts à faire cinq lieues en cinq heures, et six s'il y avoit haste, Montaigne, II, 96. Couvrir un logis à la haste et le fortifier, Montaigne, IV, 6.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, hâse ; de l'allem. Hast ; anc. scand. hastr.