« hérissé », définition dans le dictionnaire Littré

hérissé

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

hérissé, ée

(hé-ri-sé, sée) part. passé de hérisser
  • 1Dressé en pointe aiguë. [Calchas] L'œil farouche, l'air sombre et le poil hérissé, Racine, Iphig. V, 6. Ses cheveux étaient hérissés, Fénelon, Tél. IX.

    Par extension. On ne voit guère plus de javelles pressées Que j'ai vu contre moi de piques hérissées, Tristan, Mariane, I, 3.

    Fig. et familièrement. C'est un homme hérissé, toujours hérissé, c'est un homme difficile avec qui on ne sait comment traiter.

    Style hérissé, style rude et déplaisant. Vous savez avec quelle fureur on affectait de louer l'Électre de Crébillon, ces vers durs et hérissés…, Voltaire, Lett. la Harpe, 25 mai 1764.

  • 2Couvert, garni de choses touffues, droites, aiguës. Un autel hérissé de dards, de javelots, Racine, Iphig. III, 1. Un rempart hérissé de piques et de dards, Voltaire, Orphel. I, 3. Depuis que la terre est hérissée de remparts bordés d'artillerie, ces grandes émigrations [des peuples barbares] ne sont plus à craindre, Voltaire, Mœurs, 88. La partie de l'île qui donne son nom à la colonie entière est hérissée, dans son centre, de rochers affreux, où il règne un froid continuel, Raynal, Hist. phil. XIII, 27.

    Poétiquement. L'hiver hérissé de glaçons.

    Terme de botanique. Couvert de poils rudes et fort apparents. Tige hérissée.

    Terme de zoologie. Se dit d'une surface ou de poils assez longs, serrés, un peu roides et durs au toucher.

  • 3 Fig. Qui est pourvu de certaines choses, défauts ou qualités, que l'on compare à des piquants. La dame en question passait pour hérissée de cette espèce de sagesse-là, Marivaux, Pays. parv. 5e part. Si, tout hérissé d'algèbre, le compas à la main, vous aviez respecté la poésie qui m'est chère…, je vous épargnerais peut-être, Gilbert, le Carnaval des auteurs.

    Hérissé de grec, de latin, qui cite à tout propos du grec, du latin. Tout hérissé de grec, tout bouffi d'ignorance, Boileau, Sat. IV. Allez, grande barbe, pédant hérissé de grec ; vous perdez le respect qui m'est dû, Fénelon, Dial. des morts mod. (Louis XI, Bessarion). Son précepteur, qui était un homme hérissé de latin, citait des passages de Virgile et d'Horace, Lesage, Bachel. de Salam. ch. 48.

    Il se dit des choses en un sens analogue. La vie est hérissée de ces épines, et je n'y vois d'autre remède que de cultiver son jardin, Voltaire, Lett. Luneau de Bois Germain, 21 oct. 1769. Un ouvrage sur Homère qu'il [Villoison] prendrait la liberté de présenter à Votre Majesté, s'il ne craignait que le grec dont cet ouvrage est hérissé ne la fit reculer deux pas en arrière, D'Alembert, Lett. au roi de Pr. 25 avr. 1774. L'origine de la population de l'Amérique est hérissée de difficultés inexplicables, Raynal, Hist. phil. XVII, 3.

    Absolument. L'érudition est hérissée dans les uns, et agréable dans les autres, D'Alembert, cité dans le Dict. de POITEVIN.

  • 4 Terme d'art militaire. Baril hérissé, voy. HÉRISSON FOUDROYANT.
  • 5 S. m. État de ce qui est hérissé. Le ton de la robe [d'un chien], le hérissé du poil, Th. Gautier, cité dans le Dict. de POITEVIN.

    Nom spécifique des poissons des genres tétrodon et baliste, dits aussi hérissons.

  • 6 S. f. Hérissée, chenille velue qui se tient sur l'artichaut, et qui est la chenille de la noctuelle.