« instituer », définition dans le dictionnaire Littré

instituer

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instituer

(in-sti-tu-é), j'instituais, nous instituions, vous instituiez ; que j'institue, que nous instituions, que vous instituiez v. a.
  • 1Donner commencement, établir. Instituer une fête. Ce fut lui [Louis XIV] qui institua les brigadiers, Voltaire, Louis XIV, 29. Il institua l'ordre de Saint-Louis, récompense honorable, plus briguée souvent que la fortune, Voltaire, Louis XIV, 29. Il [le parlement] institua à perpétuité cette procession à laquelle il assiste tous les ans le 22 mars, en robes rouges, pour remercier Dieu d'avoir rendu Paris à Henri IV, et Henri IV à Paris, Voltaire, Hist. parl. ch. XXX.
  • 2Établir en charge, en fonction. Instituer un juge, un notaire.

    Terme de jurisprudence. Instituer un héritier, instituer héritier, nommer, faire quelqu'un son héritier par testament. Lorsque le père n'instituait ni exhérédait son fils, le testament était rompu ; mais il était valable, quoiqu'il n'exhérédât ni instituât sa fille, Montesquieu, Esp. XXVII.

  • 3Donner des institutions. Celui qui ose entreprendre d'instituer un peuple, Rousseau, Contrat soc. II, 7.
  • 4S'instituer, v. réfl. S'établir de sa propre autorité dans quelque fonction. En temps de révolution il est naturel que plusieurs s'instituent eux-mêmes et prennent l'autorité.

    Être institué. Les fêtes qui s'instituent pour les événements.

    Être fait, établi. Il s'institue une espèce d'unité entre l'entendement et la chose entendue, Diderot, Opin. des anc. phil. (éclectisme).

HISTORIQUE

XIIIe s. Le prevost fermier de la dite foire sera et doit estre institué en son siege par le prevost de paris ou son lieutenant, Liv. des mét. 439.

XIVe s. Et ceuls jours festinables furent instituez, que l'en appele les saturneles, Bercheure, f° 35, recto. Et fu [monnaie] instituée selon composition ou convencion humaine, Oresme, Eth. 151.

XVe s. Or vint la saison que le parlement ordonné et institué en la cité d'Arras approcha, Froissart, I, I, 146.

XVIe s. Aux fameuses universitez, où plusieurs gentils-hommes envoyent leurs enfans pour s'institituer aux lettres, Lanoue, 121. Quand les chefs militaires sont bien institués, ils donnent après une bonne institution à leurs soldats, Lanoue, 281. Venant à mourir, elle l'institua son heritier, Amyot, Sylla, 3. Les villes instituerent aussi une feste solennelle en son honneur, Amyot, Lucul. 41.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. instituir ; ital. istituire ; du lat. instituere, de in, en, et statuere, établir (voy. STATUER).