« judiciaire », définition dans le dictionnaire Littré

judiciaire

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judiciaire [1]

(ju-di-si-ê-r') adj.
  • 1Qui est relatif à l'administration de la justice. Les membres de l'ordre judiciaire. Institutions judiciaires. Organisation judiciaire. Police judiciaire.
  • 2Qui se fait en justice, par autorité de justice. Les formes judiciaires. Enquête judiciaire.

    Acte judiciaire, celui qui se fait en présence ou sous la surveillance d'un juge, par opposition à acte extrajudiciaire.

    Témoin judiciaire, toute personne appelée à déposer en justice.

    Autrefois, bail judiciaire, bail d'un héritage saisi réellement, qui était fait à la poursuite du commissaire aux saisies réelles. Le fermier de ce bail se nommait fermier judiciaire.

    Combat judiciaire, combat ordonné par autorité de justice entre deux parties ou leurs champions, et dont l'issue décidait la contestation.

  • 3 Terme de rhétorique. Genre judiciaire, celui les trois genres d'éloquence par lequel on accuse ou l'on défend.
  • 4Astrologie judiciaire, l'art prétendu de connaître l'avenir par l'observation des astres, proprement astronomie de jugement, par opposition à astrologie naturelle ou astronomie. On était très entêté, à la cour, de l'astrologie judiciaire, Voltaire, Louis XIV, 25.

    Il s'est dit, au masculin, pour astrologue (emploi aujourd'hui inusité). Par votre moyen, nous sommes judiciaires dans la morale ; nous faisons, madame, l'horoscope de la paix, Guez de Balzac, Disc. à la régente.

  • 5Faculté judiciaire, faculté par laquelle on juge, on apprécie. Pour avoir commencé tard à mettre en exercice ma faculté judiciaire, je n'ai pas trouvé qu'elle eût perdu sa vigueur, Rousseau, Conf. VI.

    Substantivement. Vous êtes-vous mis dans la tête que Léonard de Pourceaugnac… n'ait pas là dedans quelque morceau de judiciaire pour se conduire ? Molière, Pourc. II, 7. … Le voilà cet homme au-dessus du vulgaire, Dont vous vantiez l'esprit et la judiciaire, Piron, Métrom. V, 8. Quelle netteté de judiciaire enfantine ! Rousseau, Ém. II.

HISTORIQUE

XVe s. Par verité [le roi] sera garni de foy, Et droiturier en fait judiciaire, Deschamps, Ce qui est nécessaire aux roys.

XVIe s. Ceulz qui nous content des fables comme alchymistes, judiciaires, medecins, Montaigne, I, 247. Information judiciaire, Montaigne, II, 113. Une moderation et gravité judiciaire, Calvin, Instit. dédic. Il est commis et estably de la part de la loy et avec l'avis des creanciers un homme judiciaire, afin de, comme curateur des biens, regir la maison mortuaire, Nouv. coust. génér. t. I, p. 663.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. juditiari ; espagn. judiciario ; ital. giudiciario ; du lat. judiciarius, de judex, judicis, juge.