« laideur », définition dans le dictionnaire Littré

laideur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

laideur

(lè-deur) s. f.
  • État de ce qui est laid. La laideur du visage. L'or même à la laideur donne un teint de beauté ; Mais tout devient affreux avec la pauvreté, Boileau, Sat. VIII. Vous n'avez point dédaigné la laideur, Vous méritez que la beauté vous aime, Voltaire, Ce qui plaît, etc.

    Au sens moral. Quand ils [les pasteurs réfugiés] vous exhortent à rejeter les adoucissements du papisme pour en considérer sans cesse toutes les laideurs, Bossuet, Lett. pastor. sur la comm. pascale, 5. N'aimez point les spectacles du monde qui le font paraître beau et en couvrent la vanité et la laideur, Bossuet, Concupisc. 31. Quand Dieu, malgré le péché et son énorme et infinie laideur, en tire le bien qu'il veut, Bossuet, Élévat. sur myst. XII, 10. Il est impossible qu'elle [une âme mondaine] montre dans toute leur laideur des difformités qu'elle ne connaît pas et qu'elle aime encore, Massillon, Car. Lazare. On avoue que la comédie du Tartuffe, ce chef-d'œuvre qu'aucune nation n'a égalé, a fait beaucoup de bien aux hommes, en montrant l'hypocrisie dans toute sa laideur, Voltaire, Mahom. Lett. La sagesse est la beauté de l'âme, le vice en est la laideur, Diderot, Opin. des anc. philos. (socratiq).

HISTORIQUE

XIIIe s. Laidor ait ores mal dehé [mauvaise fortune], Quant si guerroie chasteé [la chasteté], Que deffendre et tenser [protéger] deüst, la Rose, 9033.

XIVe s. Garde surtout ta loyauté, Ne ne soit laideurs ne biauté, Amours, ne faveur, ne haïne, Ne chose en monde qui t'encline à faire riens de desloial, Machaut, p. 107.

XVIe s. La vieillesse a de soy-mesmes assez d'autres laideurs ; n'y adjouste point encore celle qui procede de vice, Amyot, Caton, 18. Par temps, maladie ou souci, Laydeur les tire en sa nasselle ; Mais rien ne peut enlaidir celle Que servir sans fin je pretends, Marot, II, 277.

ÉTYMOLOGIE

Laid. On disait aussi laidure et laidece.