« littérature », définition dans le dictionnaire Littré

littérature

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littérature

(li-té-ra-tu-r') s. f.
  • 1Connaissance des belles-lettres. Aujourd'hui que littérature Est en fort mauvaise posture, Scarron, Virg. VI. Gens d'esprit et qui n'étaient pas sans littérature, Bossuet, Var. 2. Ceux-là pensent être les plus raisonnables qui sont vains des dons de l'intelligence, les savants, les gens de littérature, les beaux esprits, Bossuet, Serm. Honn. 1. Gens d'un bel esprit et d'une agréable littérature, La Bruyère, XVI. Chapelain avait une littérature immense, et, ce qui peut surprendre, c'est qu'il avait du goût et qu'il était un des critiques les plus éclairés, Voltaire, Louis XIV, 25. La littérature est dans la plus déplorable situation où elle ait jamais été, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 6 avr. 1773. Qu'ont fait ces nains lettrés qui, sans littérature, Au-dessous du néant soutiennent le Mercure ? Chénier M. J. Ép. à Voltaire. La littérature, science expérimentale au plus haut degré, s'étend, se renouvelle, se rajeunit suivant tous les accidents de la pensée humaine, Villemain, Littér. franç. 18e siècle, 2e part. 4e leçon. La littérature commence où la grammaire finit, c'est-à-dire que, quand la grammaire s'est occupée du langage, de ses formes, de ses qualités et de ses défauts, la littérature classe et étudie les ouvrages où toutes ces parties déjà connues doivent se retrouver, Jullien, Gramm. Table alphab.
  • 2L'ensemble des productions littéraires d'une nation, d'un pays, d'une époque. La littérature française. La littérature du moyen âge. La littérature allemande n'est véritablement intéressante que depuis quarante ans, Genlis, Adèle et Théod. t. I, p. 122, dans POUGENS. Il vous en adviendra quelque mésaventure, Ô grand Perrin-Dandin de la littérature [La Harpe], Chénier M. J. les Nouveaux saints. Fi ! ne m'en parlez pas, opprobre de la littérature, honte du siècle et de la nation, qu'il se puisse trouver des auteurs, des imprimeurs et des lecteurs de semblables impertinences [les pamphlets politiques], Courier, Pamphlet des pamphlets. La littérature grecque est la seule qui ne soit pas née d'une autre, mais produite par l'instinct et le sentiment du beau chez un peuple poëte, Courier, Préface d'une trad. d'Hérodote.
  • 3Les gens de lettres. Pour mieux connaître de quoi la basse littérature est capable, il faut savoir que les auteurs de ces gentillesses, ayant manqué leur coup, firent à Liége une nouvelle édition du même ouvrage…, Voltaire, Mél. litt. Honnêt. littér. 20.

HISTORIQUE

XIIIe s. Si r'ont clers plus grant avantage D'estre gentiz, cortois et sage, Que n'ont li princes ne li roi Qui ne sevent de letreüre, la Rose, 18839.

XIVe s. Fut de moult grant lettreüre, Chron. fr. mss. de G. de Nangis, dans LACURNE.

XVIe s. Ordonnons que tous les notaires qui par nous seront creez et constituez soubz nostre autorité et jurisdiction, seront tout premier examinez par nostre juge mayeur sur la suffisance et litterature d'iceux, Nouv. coust. génér. Il [l'empereur Julien] estoit très excellent en toute sorte de litterature, Montaigne, III, 82.

ÉTYMOLOGIE

Lat. litteratura, de litteratus (voy. LETTRÉ) : proprement, l'alphabet, la connaissance des caractères de l'alphabet et de la grammaire.