« lueur », définition dans le dictionnaire Littré
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lueur
- 1Lumière qui n'a pas un plein éclat.
Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, Entrant à la lueur de nos palais brûlants
, Racine, Andr. III, 8.Il poursuit à la lueur du feu les troupes qui s'enfuient
, Fénelon, Tél. XVI.La lueur douce et pure de la lune embellissait son visage
, Staël, Corinne, XIII, 4.[Feux follets] Vous qui trompez par des lueurs perfides Le voyageur charmé dont l'erreur vous poursuit
, Delavigne, Paria, I, 5.Soudain à leurs regards une lueur rampante En bleuâtres sillons sur la hauteur serpente
, Hugo, Ball. VIII.Fig.
Le reste de lueur qu'il [mon esprit] a paru jeter, S'éteint sous tant de coups qu'on vient de me porter
, Lemercier, Charles VI, V, 4. - 2Légère apparence.
Je prie Dieu que les lueurs d'espérance pour une de vos filles [un mariage] puissent réussir
, Sévigné, 13 oct. 1675.Il entrevoit les premières lueurs de sa grandeur future [de Jésus-Christ]
, Massillon, Pet. car. Tentat.Pendant ce temps-là, il eut des lueurs de fortune, dont il ne fut point ébloui
, D'Olivet, Hist. Acad. t. II, p. 396, dans POUGENS.À de fausses lueurs vous laissez-vous séduire ?
Crébillon, Catilina, V, 2.Copernic avait eu quelque faible lueur de cette idée [gravitation]
, Voltaire, Newt. III, 3.Je vois des singes, des éléphants, des nègres qui semblent tous avoir quelque lueur de raison imparfaite
, Voltaire, Traité métaph. ch. 1.Le règne seul de Charlemagne eut une lueur de politesse qui fut probablement le fruit du voyage de Rome ou plutôt de son génie
, Voltaire, Mœurs, 17.Ton feu n'est que lueur, ta beauté n'est que fard
, Chénier, Iambes, le jeu de paume.
HISTORIQUE
XIIe s. Il ne voit plus ne luor ne clarté
, Roncisv. 91.
XIIIe s. [La sainte Vierge] Solaux qui le monde enlumine, Lune sanz lueur transitoire
, Rutebeuf, II, 12. Si cume li soleil le jur Tolt [enlève] as esteiles lur luur
, Marie de France, Purgat. 1877. Et se dormirent sanz fauser, Tant que li biaus jors parut cler, Qui lor a rendue luor
, Ren. 22633.
XIVe s. Une hache portoit qui getoit grant luour
, Baud. de Seb. IX, 41.
XVIe s. D'entre eulx plusieurs aveugles du coup du gresil et lueur de la neige
, Montaigne, I, 262.
ÉTYMOLOGIE
Berry, lieur (monosyllabe) ; provenç. lugor ; de lucere, luire, par un substantif abstrait formé du radical du verbe. Lucere tient au sanscrit ruc, briller.