« matines », définition dans le dictionnaire Littré

matines

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matines

(ma-ti-n') s. f. pl.
  • 1 Terme de liturgie catholique. La première partie de l'office divin, qui se dit ordinairement la nuit. Matines sont sonnées. La coutume de dire matines dès le soir vers les quatre à cinq heures pour le lendemain, est si répandue, que je ne crois pas qu'on en doive faire aucun scrupule, Bossuet, Lett. abb. 39. Je finis hier ma journée par les matines pour le service du roi [Louis XIV mort] ; jugez de l'état où je suis, Maintenon, Lett. à Mme de Caylus, 30 août 1716. Sans sortir de leurs lits, plus doux que leurs hermines, Ces pieux fainéants faisaient chanter matines, Boileau, Lutr. I.

    Il est étourdi comme le premier coup de matines, locution prise de ce qu'au premier coup de matines on est encore à demi endormi.

    Le magnificat à matines, voy. MAGNIFICAT.

  • 2Livre d'église contenant les prières du matin, et surtout l'office de la Vierge.
  • 3Matines de Paris, le massacre de la Saint-Barthélemy, ainsi dit à cause de l'heure à laquelle il commença.

PROVERBES

Des matines bien sonnées sont à demi dites.

Le retour est pire, est pis que matines, que les matines, c'est-à-dire les suites d'une mauvaise affaire sont plus fâcheuses que les commencements. Le retour vaudra bien matines, le retour vaudra pis que matines, c'est-à-dire la vengeance qu'on prendra d'une offense sera sévère.

Dans un sens contraire, le retour vaudra mieux que matines.

Donner du retour de matines, mettre à mal. Tant lui donna du retour de matines…, La Fontaine, Herm.

HISTORIQUE

XIe s. Messe et matines a li reis escouté, Ch. de Rol. X.

XIIe s. Einsi fu sainte iglise hunie et violée ; Ne matines, ne vespres, messe n'i fu chantée, Ne Deus n'i fu serviz ne chandeille allumée, Th. le mart. 153.

XIIIe s. Mi ami de l'ordene de Cystiaus sont relevé pour canter matines et pour proier pour nous, Chr. de Rains, 49.

XVe s. Lesquelz du dit colleige diront et chanteront toutes les heures canoniales, savoir est, matines, prime, tierce, midi, nonne, vespres et complies, la grand messe devotement et convenablement, Ordonn. mai 1482. Ne s'en souvient-on non plus que des vieilles matines, Aresta amorum, p. 291, dans LACURNE.

XVIe s. L'heure doncques de la nuict et des matines de ceste sanglante feste [la Saint-Barthélemy] estant venue…, Brantôme, l'Admiral de Chastillon.

ÉTYMOLOGIE

Matin ; bourg. mattaigne ; provenç. matinas ; esp. maytines ; port. matinas.