« millier », définition dans le dictionnaire Littré

millier

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millier

(mi-lié ; l'r ne se prononce et ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des milié-z entiers) s. m.
  • 1Nom de nombre collectif contenant mille. Il en tombe [des cailles] une quantité si prodigieuse sur les côtes occidentales du royaume de Naples, aux environs de Nettuno, que, sur une étendue des côtes de quatre ou cinq milles, on en prend quelquefois jusqu'à cent milliers dans un jour, Buffon, Ois. t. IV, p. 256.

    Un millier de foin, de paille, un millier de bottes de foin, de paille.

  • 2Un millier, mille livres pesant. Dans Arnheim seul on a trouvé trente-trois milliers de poudre et trente-quatre pièces de fonte, Pellisson, Lett. hist. t. I, p. 173, dans POUGENS.
  • 3Un nombre indéterminé, mais considérable. Faire un millier de malheureux, Patru, Plaidoyer 7, dans RICHELET. On le trouva [le comte des Fontaines] parmi ces milliers de morts [à Rocroy] dont l'Espagne sent encore la perte, Bossuet, Louis de Bourbon. Après avoir sacrifié des milliers d'hommes pour acquérir et pour conserver une possession éloignée, il faut en immoler encore davantage pour la perdre, Raynal, Hist. phil. XIII, 5.

    À milliers, par milliers, loc. adv. En très grand nombre. Cette crainte de piété et de religion a produit des exemples à milliers dans la pure antiquité, Guez de Balzac, le Romain. Il a ce qui fait seul le mérite et l'esprit, Des ducats à milliers, Th. Corneille, D. César d'Avalos, III, 4. Hier j'avais des châteaux ; j'avais de belles villes, Des Grecques par milliers à vendre aux Juifs serviles, Hugo, Orientales, XVI.

HISTORIQUE

XIe s. De doulce France i a quinze milliers [quinze mille hommes], Ch. de Rol. VIII.

XIIe s. En la compaigne furent bien cinq millier, Ronc. 133.

XVe s. Que les archiers soient à milliers ; car en petit nombre ne vallent riens, Commines, I, 3.

XVIe s. Que ce seroit s'embarquer sans biscuit d'entreprendre tel ouvrage, sans estre accompagné de deux cens milliers de poudre, douze mille balles, et deux mille pionniers, Lanoue, 579. Tant de milliers de soldats, Lanoue, 585.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. millier, milier ; catal. miller ; espagn. millar ; portug. miglar ; ital. migliaio ; du lat. milliarium, dérivé de mille, mille. Il y avait dans l'ancien français milie (prononcé mille, ll mouillées), qui avait même sens et venait du latin millia.