« naviguer », définition dans le dictionnaire Littré

naviguer

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naviguer

(na-vi-ghé), je naviguais, nous naviguions, vous naviguiez ; que je navigue, que nous naviguions, que vous naviguiez v. n.
  • 1Aller sur mer ou sur les grandes rivières. Que ceux qui naviguent sur la mer racontent les périls que l'on y court, et en les écoutant nous serons ravis d'admiration, Sacy, Bible, Ecclésiast. XLIII, 26. Ses citoyens [d'Athènes] excellaient dans l'art de naviguer ; et la mer, où elle régnait, l'avait enrichie, Bossuet, Hist. III, 5.

    On dit d'un matelot qui n'a pas fait de voyage sur mer, qu'il n'a pas navigué.

    Naviguer à part, servir à bord d'un bâtiment de commerce moyennant une part dans les bénéfices.

    Naviguer au voyage ou à la traversée, s'engager à bord moyennant salaire.

  • 2Il se dit de la manière dont un pilote conduit un navire. Ce pilote navigue bien.
  • 3En parlant du vaisseau même, se comporter à la mer. Ce bâtiment navigue bien, navigue mal. Un navire qui entre beaucoup dans l'eau navigue vers le même côté à presque tous les vents, Montesquieu, Esp. XXI, 6.

    Naviguer dans les terres, se dit lorsque, la carte maritime se trouvant fausse, le vaisseau navigue dans un espace indiqué sur cette carte comme terre.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

  • 4Activement, en termes de marine, naviguer une chaloupe, la faire avancer avec des rames.

    On dit quelquefois naviguer l'un et l'autre océan.

REMARQUE

On disait de préférence, dans le XVIIe siècle, naviger, forme qui a duré jusque dans le XVIIIe : Tous les gens de mer disent naviguer ; mais à la cour on dit naviger, et tous les bons auteurs l'écrivent ainsi, Vaugelas, Rem. t. I, p. 105, dans POUGENS. Façon de naviger nouvelle, La Fontaine, Fiancée. Puis bientôt en grande eau sur le fleuve de Tendre Naviger à souhait, Boileau, Sat. x. Les anciens, n'ayant pas de boussole, ne pouvaient guère naviger que sur les côtes, Montesquieu, Rom. IV.

HISTORIQUE

XIIe s. E cuidoit, par son grant orgoil, à negier par la terre, et aler par la mer, Machab. II, 5. Il se navient le travers de la mer, Roncisv. p. 118.

XVIe s. Oultre ces pays icy n'y a plus que de la vase que l'on ne peut naviger, Amyot, Thésée, 1. Il navigua en Sicile, Amyot, Thém. 47.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, naivi ; provenç. navejar, naveyar ; espagn. et portug. navegar ; ital. navigare ; du lat. navigare, de navis, nef, et le suffixe igare, dérivé de agere, conduire.