« nord », définition dans le dictionnaire Littré

nord

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

nord

(nor ; le d ne se prononce pas et ne se lie pas : le nor et le midi) s. m.
  • 1La partie du monde qui répond à l'étoile polaire. Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le nord eût portés jusque-là dans ses flancs, La Fontaine, Fabl. I, 22. Nous lûmes le traité de la sphère de M. de Maupertuis, son voyage au nord, tout ce qu'il a écrit sur le système du monde, Condillac, Gramm. Motif des étud. Œuv. t. V, p. CXL, dans POUGENS. La victoire en chantant nous ouvre la barrière ; La liberté guide nos pas ; Et du nord au midi la trompette guerrière A sonné l'heure des combats, Chénier M. J. Chant du départ. Vous représentez-vous cette ville bouleversée [Malo-Iaroslavetz]… d'un côté, les Français venant du nord qu'ils évitent ; de l'autre, à l'entrée des bois, les Russes gardant le sud et cherchant à nous repousser sur leur puissant hiver, Ségur, Hist. de Nap. IX, 4.
  • 2Particulièrement, celui des deux pôles qui est du côté de l'étoile polaire. L'aiguille aimantée se tourne vers le nord.

    Étoile du nord, dernière étoile de la queue de la Petite Ourse ; on l'appelle plus souvent étoile polaire.

    Fig. Quoi ! faut-il, ne s'armant que de timides voiles, N'avoir que ces grands noms [Homère, Virgile] pour nord et pour étoile ? Chénier, l'Invention.

    En géographie, degrés de latitude nord, ceux qui vont de l'équateur au pôle septentrional.

    Adj. Le pôle nord.

  • 3 Terme de marine. Faire le nord, faire route au nord. Perdre le nord, s'égarer en mer.

    Les courants portent nord, c'est-à-dire vers le nord.

    Quelquefois on désigne un coup de vent du nord en disant : un nord.

  • 4 Absolument. Le nord, le vent du nord. Le nord a soufflé avec violence. Le soleil en naissant la regarde d'abord, Et le mont la défend des outrages du nord, Boileau, Épît. VI.

    On dit plus ordinairement : le vent du nord.

    Adj. Le vent est nord.

  • 5La partie d'un pays qui est au nord. Le nord de la France. Tout le nord de leur empire [des Moscovites] consistait dans de vastes déserts et dans quelques habitations de sauvages ; ils ignoraient même que la vaste Sibérie existât, Voltaire, Mœurs, 119.
  • 6Les pays septentrionaux (on met une majuscule). L'Empire et la Hollande se remuent contre un conquérant [Charles Gustave de Suède] qui menaçait tout le Nord de la servitude, Bossuet, Anne de Gonz. Le Danemark a eu une reine qu'on a nommée la Sémiramis du Nord, Fontenelle, Czar Pierre. Le Nord décoloré languit dans un long deuil, Delille, Trois règnes, I. Bientôt après, Napoléon proposa une alliance entre la Suède, Copenhague et Varsovie : confédération du Nord, dont il se serait fait chef comme de celle du Rhin, Ségur, Hist. de Nap. I, 4.

    Les peuples septentrionaux. …Enfin la tyrannie Fait signe au Nord de déborder sur nous, Béranger, Malade.

HISTORIQUE

XIIe s. Pur l'eglise del nort e en l'ele del nort, Envers le nort, suffri li bons sainz Thomas mort, Th. le mart. 151. Tresque sur les degrés del nort l'unt fait aler, ib. 147. Li uns rochiers muntout [montait] al north, encuntre Magmas, e li altres al sud, encuntre Gabaa, Rois, 46. Oïr devez dont Normanz furent, E dont Normanz cest non rechurent : Kankesa vers setentrion, Ke nos char el ciel apelon, Cest air, cest ciel, u terre, u mer, Tuit solent gent north apeler, Por north un vent ki sort et vient, De là ù li ciel li char tient ; Engleiz dient en lor language, à la guise de lor usage, En north alom, de north venom, En north fum naiz, en north manom, Wace, Rou, v. 95.

ÉTYMOLOGIE

Allem. Nord ; angl. north.