« pénétrant », définition dans le dictionnaire Littré

pénétrant

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

pénétrant, ante

(pé-né-tran, tran-t') adj.
  • 1Qui pénètre. Ô Dieu de vérité, vous n'avez pas fait cet esprit pour le mensonge [l'hérésie] ; laissez couler sur lui du sein de votre gloire un de ces rayons pénétrants de votre grâce lumineuse…, Fléchier, Duc de Mont.

    En chirurgie, plaie pénétrante, plaie qui pénètre dans une cavité intérieure, par exemple dans la poitrine ou le ventre.

    Vue pénétrante, vue qui atteint les objets petits et cachés. La vue de l'homme est moins perçante que celle de tous les oiseaux de proie, et moins pénétrante que celle de tous les insectes auxquels il est donné de voir un univers en petit qui nous échappe, Voltaire, cité dans LAFAYE, Synon.

  • 2 Fig. Qui pénètre avant dans les choses par l'intelligence. On sait qu'avec le secret de cette princesse [Anne d'Autriche], elle eut encore celui de tous les partis [dans la Fronde] ; tant elle était pénétrante, Bossuet, Anne de Gonz. Il [Philippe de Macédoine] avait un esprit vif, pénétrant, capable des plus grandes choses, Rollin, Tr. des Ét. III, 1.

    Œil, coup d'œil, regard pénétrant, œil qui devine, qui pénètre au fond des cœurs. Les gens comme vous ont toujours les yeux pénétrants, Molière, Am. magn. II, 4. Je croyais voir son œil pénétrant et judicieux percer au fond de mon cœur, et m'en faire rougir encore, Rousseau, Hél. IV, 11. Savez-vous… Qu'il n'est pas de complot d'ombres environné Que son œil pénétrant n'ait d'abord deviné ? P. Lebrun, Mar. Stuart, II, 3.

  • 3Qui se fait sentir profondément. Un froid pénétrant.

    Fig. Qui touche, qui émeut. Reconnaissez le monde ; reconnaissez… ses douleurs plus vives et plus pénétrantes que ses joies, Bossuet, Anne de Gonz. Combien une douleur pénétrante étend et agrandit l'âme ! D'Alembert, Lett. au roi de Pr. 14 nov. 1776. Ces traits naïfs, mais pénétrants, qui tirent de leur simplicité même le plus touchant intérêt, D'Alembert, Éloges, Fléchier. Mon Dieu !… Je n'ai point entendu monter jamais vers toi D'accords plus pénétrants, de plus divin langage Que ces concerts muets qui s'élèvent en moi, Lamartine, Harm. I, 1.

HISTORIQUE

XIVe s. Les plaies penetrantes sont ainsi curées comme les non penetrantes, H. de Mondeville, f° 51.

XVIe s. Ces yeux si penetrants, si beaux et si ardans, Armez d'une vertu si divine et si claire, Ronsard, 698.