« périlleux », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
périlleux, euse
- 1Où il y a du péril.
Œuvres extérieures : il n'y a rien de si périlleux que ce qui plaît à Dieu et aux hommes
, Pascal, Pens. XXV, 127.Le théâtre, fertile en censeurs pointilleux, Chez nous pour se produire est un champ périlleux
, Boileau, Art p. III.S'il est périlleux de tremper dans une affaire suspecte, il l'est encore davantage de s'y trouver complice d'un grand
, La Bruyère, IX.Saut périlleux, voy. SAUT.
- 2Il se dit du péril que fait courir la beauté.
La sagesse pallie les défauts des corps, ennoblit l'esprit, ne rend la jeunesse que plus piquante et la beauté que plus périlleuse
, La Bruyère, III. - 3Qui affronte les périls (sens qui a vieilli).
Je suis fort périlleux
, Th. Corneille, le Geôlier de soi-même, III, 6.
HISTORIQUE
XIIe s. En perilleuse aventure M'avez, amours, atourné
, Couci, IV.
XIIIe s. Poi [peu] avoient de gent pour aler en si perilleus lieu come il aloient
, Villehardouin, CXL. Cil [le voiturier] qui est le mains carquiés [le moins chargé] et de cozes mains perilleuses, se doit destorner
, Beaumanoir, XXV, 18. Verité ai dite en mains leus (Or est li dires perilleus) à cels qui n'aiment verité
, Rutebeuf, 188.
XVe s. Et avoient et portoient [les Parisiens] maillets de fer et d'acier, perilleux bastons pour effondrer heaulmes et bassinets
, Froissart, II, II, 151. Pietre du Bois est trop perilleux [hasardeux]
, Froissart, II, II, 239. Ainsi sont les perilleux [les gens de qui l'on avait le plus à craindre] abbatus, et passe l'en où l'en veult
, Lancelot du lac, t. II, f° 15, dans LACURNE.
XVIe s. Ces tumeurs sont perilleuses et mortelles le plus souvent
, Paré, V, 4. La squinance est plus perilleuse de mort, lors que…
, Paré, VI, 8.
ÉTYMOLOGIE
provenç. perillos, perilhos ; espagn. peligroso ; portug. perigoso ; ital. periglioso ; du lat. periculosus, de periculum, péril.