« pallier », définition dans le dictionnaire Littré

pallier

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pallier

(pal-li-é), je palliais, nous palliions, vous palliiez ; que je pallie, que nous palliions, que vous palliiez v. a.
  • 1Couvrir d'un déguisement, d'une excuse comme d'un manteau. De quelque manière qu'il pallie ses maximes, Pascal, Prov. VIII. …Je ne sais ce que c'est ; Suis-je un tueur de gens ? - On palliera l'affaire, Th. Corneille, Don César d'Avalos, IV, 3. Quoiqu'il [Jurieu] tâche de pallier ce fait honteux [faire Dieu auteur du péché], et d'adoucir ces propositions qui sont autant de blasphèmes, Bossuet, 2e avert. 8. Circonstancier à confesse les défauts d'autrui, y pallier les siens, La Bruyère, XIII.
  • 2En médecine, ne guérir qu'en apparence. Pallier une maladie.

    Par extension. Il y a des effets de nature qu'il peut ou pallier ou négliger, Diderot, Salon de 1765, Œuv. t. XIII, p. 324, dans POUGENS.

    Fig. Le mauvais état des finances n'est pas un mal qui se laisse longtemps pallier et dissimuler, Marmontel, Mém. XI.

HISTORIQUE

XIVe s. Pour pallier leur male entente [mauvaise intention], ilz font aucunes choses honorables, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVIe s. Dont il advient à ces ambitieux temeraires et presumptueux, qu'ils sont contraints de pallier, desguiser et couvrir l'ignorance qui demeure tousjours avec eulx, Amyot, Comment il faut ouïr, 26. Pallier par remedes doux et benins, Paré, V, 25. C'est dommage qu'un meschant homme ne soit encores un sot, et que la decence pallie son vice, Montaigne, III, 314.

ÉTYMOLOGIE

Prov. pallier ; espag. paliar ; ital. palliare ; du lat. palliare, de pallium, manteau : couvrir d'un manteau (voy. PALLIUM).