« penser.2 », définition dans le dictionnaire Littré
penser
Définition dans d'autres dictionnaires :
Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
penser [2]
(pan-sé ; l'r ne se prononce et ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des pan-sé-z audacieux) s. m.
- 1Manière de penser.
Ce penser mâle des âmes fortes, qui leur donne un idiome si particulier, est une langue dont il n'a pas la grammaire
, Rousseau, Hél. I, 65. - 2Faculté de penser.
Quel est l'homme sur la terre qui peut assurer sans une impiété absurde, qu'il est impossible à Dieu de donner à la matière le sentiment et le penser ?
Voltaire, Dict. phil. cité dans LAFAYE, Synon. - 3Dans le langage élevé et poétique, pensée.
N'écoutons plus ce penser suborneur Qui ne sert qu'à ma peine
, Corneille, Cid, I, 9.Que de pensers divers ! que de soucis flottants !
Corneille, Héracl. IV, 4.Comme ils se confiaient leurs pensers et leurs soins
, La Fontaine, Fabl. III, 1.Le seul penser de cette ingratitude Fait souffrir à mon âme un supplice si rude
, Molière, Tart. III, 7.Vainement offusqué de ses pensers épais, Loin du trouble et du bruit il croit trouver la paix
, Boileau, Épît. X.Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques
, Chénier, l'Invention.Et mes pensers, nourris dans l'ombre solennelle, Deviennent grands, profonds, majestueux comme elle
, Delille, Imag. III.
HISTORIQUE
XIIe s. Baron, dit il, or oiés mon pensé ; Chascuns aport son bon branc aceré
, Raoul de C. 208. Nouvele amor où j'ai mis mon penser
, Couci, II. Tuit mi penser sont à ma douce amie
, ib. II.
XIIIe s. Certes nenil, ne me vint en penser Qu'onques nul jour je vous daignasse aimer
, Quesnes, Romancero, p. 108. De mon penser aim miex [j'aime mieux] la compagnie Qu'onques Tristans ne fist Yseult s'amie
, Thibaut de Navarre, LIX.
ÉTYMOLOGIE
C'est l'infinitif du verbe penser, pris substantivement ; ital. pensiere, qui n'est pas un infinitif. Pensé, dans l'ancienne langue, est le participe passé pris substantivement.