« pilule », définition dans le dictionnaire Littré

pilule

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

pilule

(pi-lu-l') s. f.
  • 1 Terme de pharmacie. Petite boule du poids de quelques centigrammes, qu'on façonne avec une pâte composée de substances diverses.

    Pilules gourmandes, pilules composées de substances propres à exciter l'appétit.

    Argenter, dorer des pilules, les revêtir d'une légère feuille d'argent, d'or, pour en masquer le goût.

  • 2 Fig. Chose désagréable, pénible à supporter. La pilule, à vrai dire, était assez amère, La Fontaine, Contr. Hortense : [Le voir] Toujours incommodé, toujours tremblant d'effroi, C'était, je vous l'avoue, un grand plaisir pour moi. - Harpagesme, à part : Quelle pilule ! La Fontaine, Florentin, I, 8. Horace : Le connaissez-vous point ? - Arnolphe, à part : La fâcheuse pilule ! Molière, Éc. des f. I, 6.

    Avaler la pilule, endurer avec patience un déplaisir, un affront, et aussi se déterminer à faire quelque chose qui répugne. Ma sœur, tout doucement avalez la pilule, Regnard, le Joueur, II, 10. Vendôme apprit qu'il ne serait plus payé comme général d'armée ; le camouflet fut violent, mais il avala la pilule de bonne grâce, Saint-Simon, 216, 163. Ajoutons à cela, que je comptais bien de lui parler avec adresse, et de lui faire avaler la pilule tout doucement, Lesage, Gil Blas, VII, 4.

    Dorer la pilule, donner un tour agréable à ce qui est, de soi, déplaisant, pénible. Le seigneur Jupiter sait dorer la pilule, Molière, Amph. III, 11. Ce diseur de beaux mots sait dorer la pilule, Th. Corneille, D. Cés. d'Avalos, I, 1. Le roi dora la pilule au duc de Chaulnes au mieux qu'il put en lui retirant le gouvernement de Bretagne, Saint-Simon, 27, 57.

SYNONYME

PILULE, BOL. La pilule diffère du bol par son volume qui est plus petit, et par sa consistance qui est plus considérable ; les pilules sont du poids de 5 à 20 centigrammes ; les bols peuvent peser jusqu'à 60 centigrammes et même plus.

HISTORIQUE

XVIe s. Pilules aurées, Paré, XX, 25. L'empastement des chapons se fait sans boire, d'autant que les pilules ou pelotes portent le breuvage…, De Serres, 362. Contournant la teste comme un singe qui avale pilules, Rabelais, IV, Prol. de l'auteur. Son voisin estoit une pilule ensucrée et un cuyvre doré, Bouchet, Serées, liv. II, p. 101, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, pell ; prov. pillula ; du lat. pilula, diminutif de pila, balle à jouer (comparez PELOTE).