« plaisanterie », définition dans le dictionnaire Littré

plaisanterie

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plaisanterie

(plè-zan-te-rie) s. f.
  • 1Ce qui est dit ou fait pour amuser. Il faut s'appliquer avec soin dans les grandes affaires, encore plus que dans les autres, à se défendre du goût que l'on trouve à la plaisanterie, Retz, Mém. t. IV, liv. V, p. 77, dans POUGENS. M. de Chaulnes m'a conté mille bonnes ou mauvaises plaisanteries ; telles qu'elles sont, je vous conjure d'y répondre, Sévigné, 20 et 21 juill. 1689. Mon fils me fit l'autre jour une assez méchante plaisanterie, Sévigné, 442. Il ne faut jamais hasarder la plaisanterie même la plus douce et la plus permise qu'avec des gens polis ou qui ont de l'esprit, La Bruyère, V. Il faut avouer en général que le ton de la plaisanterie est, de toutes les clefs de la musique française, celle qui se chante le plus aisément, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 21 nov. 1766. Les plaisanteries ne sont bonnes que quand elles sont toutes chaudes, Voltaire, Lett. la Chalotais, 21 mars 1763. La plaisanterie expliquée cesse d'être plaisanterie ; et un commentateur de bons mots n'est guère capable d'en dire, Voltaire, Dictionn. philosophique, Prior. Contraste et ressemblance, voilà les sources de la bonne plaisanterie, et c'est par là que la parodie est ingénieuse et piquante, Marmontel, Œuv. t. IX, p. 172. Vous êtes grand railleur, milord ; mais je parie Que vous ne rirez pas de ma plaisanterie, Delavigne, Enfants d'Édouard, II, 1.

    Faire la plaisanterie de, faire une chose pour plaisanter. M. de Chaulnes fit la plaisanterie de m'envoyer quérir par ses gardes, m'écrivant que j'étais nécessaire pour le service du roi, Sévigné, 79.

    Tourner en plaisanterie, railler, se moquer. Ce langage est à la mode, et l'on le tourne en plaisanterie à la cour, Molière, Critique, 1.

    Plaisanterie à part, ou sans plaisanterie, parlant sérieusement.

    Il entend bien, il entend la plaisanterie, il ne s'offense point de ce qu'on dit en plaisantant. Il entendait la plaisanterie, aimait les bons mots, et en disait, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. VI, p. 146, dans POUGENS. L'orgueil n'entend pas aussi bien la plaisanterie que la vanité, Marmontel, Œuv. t. V, p. 405.

    On dit aussi en ce sens : entendre plaisanterie.

    Il n'entend pas plaisanterie, il est susceptible, ou bien il est sévère et veut qu'on soit exact.

    Entendre la plaisanterie, entendre bien la plaisanterie, avoir la facilité, l'art, le talent de bien plaisanter.

    Savoir manier la plaisanterie, manier bien la plaisanterie, a le même sens, et ne prête pas à l'équivoque.

    Familièrement. Cela passe la plaisanterie, cela est excessif, violent. Comment au cachot ! mais cela passe la plaisanterie, au moins, Al. Duval, Menuis. de Livonie, II, 8.

  • 2Dérision offensante. Je suis las de cette plaisanterie. Ceci dégénère en plaisanterie.

ÉTYMOLOGIE

Plaisanter.