« prélat », définition dans le dictionnaire Littré

prélat

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prélat [1]

(pré-la ; le t ne se prononce pas et ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des pré-la-z habiles ; prélats rime avec tas, fracas, etc.) s. m.
  • 1Titre particulier des principaux supérieurs ecclésiastiques, tels que les évêques et les abbés crossés et mitrés. Surmontant le monde par sa foi et la nature par la grâce, il alla, sous la conduite d'un grand prélat [Faure, évêque d'Amiens], aux pieds des autels assujétir sa raison à l'autorité de l'Église [de calviniste se faire catholique], Fléchier, Duc de Mont. Est-ce pour travailler que vous êtes prélat ? Boileau, Lutr. I.
  • 2À Rome, ecclésiastique de la cour du pape, qui a droit de porter le violet. Je ne viens pas vous le faire voir conduisant le légat de Sa Sainteté, montrant des vertus de l'ancienne Rome aux prélats de la nouvelle…, Fléchier, Duc de Mont.
  • 3Chez les protestants, le titre de prélat n'a été conservé qu'en Angleterre, en Suède et en Danemark.
  • 4Coquille du genre cône.

HISTORIQUE

XIIe s. Deus est chiés [chef] des prelaz…, Th. le mart. 70. De noz prelaiz et des maistres de sainte Eglise, Saint Bernard, 556.

XIIIe s. Le patriarche ou le prelat qui le doit coroner, li dit [au roi] plusiors orisons sur la teste, Ass. de J. I, 29. Voirs est [il est vrai] que li prelat de sainte Eglise et li capitres de eglises et plusors autres religions ont bien heritages, es quix il ont toutes justices et toutes seigneuries, Beaumanoir, XI, 12. Cil qui dient mal de sainte eglise por la mauveistié des prelaz, Latini, Trésor, p. 561.

XVe s. Et vestus comme uns drois prelas, Deschamps, Poésies mss. f° 514. Bon prelat, bon exemple, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 40.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. prelat ; espagn. prelado ; ital. prelato ; du bas-lat. praelatus, préfet, ecclésiastique en dignité, du lat. praelatus, mis en avant, préféré, de prae, en avant, et lātus, porté.