« puis », définition dans le dictionnaire Littré

puis

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

puis

(pui ; l's se lie : pui-z on vint) adv. de temps
  • 1Ensuite. Au vôtre [nom] elle a rougi, puis s'est mise à sourire, Corneille, Othon, I, 3. Il s'agit premièrement de pourvoir au nécessaire, et puis au superflu ; ensuite viennent les délices, et puis les immenses richesses, et puis des sujets, et puis des esclaves, Rousseau, Inég. note 1.

    On a dit : puis après. Ceux qui ne le feront pas [qui ne se souviendront pas de ce qu'ils auront lu au commencement] tomberont en des difficultés auxquelles ils verront puis après que j'aurai satisfait, Descartes, Rép. aux 2es object. 47.

  • 2Il est quelquefois adverbe de lieu. Derrière lui était assis un tel, puis un tel.
  • 3Et puis, d'ailleurs, au reste. Et puis comment percer cette foule effroyable De rimeurs affamés…, Boileau, Sat. I.

    On dit puis dans le même sens. D'où vient que son influence [de Jupiter] Agit différemment sur ces deux hommes-ci ? Puis comment pénétrer jusques à notre monde ? Comment percer des airs la campagne profonde ? La Fontaine, Fabl. VIII, 16.

    Elliptiquement et par forme d'interrogation. Eh bien, que fera-t-on ou que fit-on ? qu'en arrivera-t-il ou qu'en arriva-t-il ? Il vous a donné de belles paroles ; et puis ?

HISTORIQUE

Xe s. Qued avuisset de nos Christus mercit Post la mort…, Eulalie.

XIe s. Puis [il] recevrat la lei que nous tenum, Ch. de Rol. X. Ne fut si fort [bataille] ainceis ne puis cel temps, ib. CCXLV.

XIIe s. Mais quant j'aurai de vous haïr envie, Jà puis Diex ne me doint joie en ma vie, Couci, II. Quant l'aurez salué, puis lui dites coment Guiteclins de Sassogne envers nous entreprent, Sax. XX.

XIIIe s. [Elle] Regardoit mout souvent, et puis si s'arrestoit, Berte, XXVIII. Et fu [Abailart], puis ceste mescheance, Moine de Saint Denis en France, Puis abbe d'une autre abbaïe, Puis fonda, ce dit en sa vie, Une abbaie renomée, la Rose, 8833.

XVe s. Et puissedi [puis-ce-di, depuis ce jour], durant l'année, furent eux tous payés de ce que les chevaux montoient, Froissart, I, I, 44.

XVIe s. Car puys Clovis, sans les aultres blasmer, Plus puissant roy l'on ne sçauroit nommer, Marot, J. V, 61. Oncques puis [jamais depuis] il ne peut…, Montaigne, I, 91.

ÉTYMOLOGIE

Bourg. peu ; provenç. pois, puois, pueis, pos, pus ; cat. puys ; espagn. poes ; ital. poi ; du lat. post, après, qui tient au sanscrit paçtchat ; zend, paçtcha, après.