« puisque », définition dans le dictionnaire Littré

puisque

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

puisque

(pui-sk') conj.
  • qui marque la cause, le motif. Puisqu'on plaide et qu'on meurt et qu'on devient malade, Il faut des médecins, il faut des avocats, La Fontaine, Fabl. XII, 27. Pourquoi m'en donneriez-vous la peine, puisque vous voilà ? Marivaux, le Legs, sc. 10. Tout vous est pardonné, puisque je vois vos pleurs, Voltaire, Alz. v, 7.

    Quelquefois on sépare puis de que. Puis donc que vous trouvez la mienne [faute] inexcusable, Corneille, Médée, II, 6. Puis donc qu'on nous permet de prendre Haleine, et que l'on nous défend de nous étendre, Racine, Plaid. III, 3.

REMARQUE

L'e de puisque ne s'élide que lorsqu'il est suivi de il, ils, elle, elles, on, un, une, ou d'un mot avec lequel cette conjonction est immédiatement liée : Puisqu'ainsi est, puisqu'il le veut. Mais on écrira sans apostrophe : Puisque aider les malheureux est un devoir.

SYNONYME

CAR, PUISQUE. Car marque qu'on va donner la raison d'une proposition principale. Puisque marque qu'on va rappeler cette raison déjà connue explicitement ou implicitement. Jamais on ne mettrait puisque en tête d'une raison nouvelle. Je vais me coucher, car je me sens malade (je vous apprends ma maladie). Je vais me coucher, puisque je me sens malade (je vous rappelle ma maladie que vous savez déjà).

HISTORIQUE

XIe s. Puis que serement li est jugied, ne l'en pot pas puis lever [déposséder], par le jugement de Engleterre, Lois de Guill. 25.

XIIe s. Tuit mi penser sont à ma douce amie, Puis que je sai mon cuer en sa baillie, Couci, II. À tort s'en plaint li uns, puisque l'autre s'en loue, Sax. XVII.

XIIIe s. Sire, si ferai-je, puisque vous le voulez, Berte, CXXI. Et neporquant [cependant] j'ai mains anuis Soffers et maintes males nuis, Puis que [depuis que] j'oi [j'eus] la rose baisie, la Rose, 3503.

XVe s. Les compagnons ne furent mie bien assurés de ces paroles ; car nul ne meurt volontiers, puis qu'il peut finer par autres gages [quand il peut sortir d'embarras autrement], Froissart, I, 1, 242.

XVIe s. Puis donc que ces loyers d'honneur n'ont aultre pris que…, Montaigne, II, 65. Nostre defense a esté juste puis que forcée, D'Aubigné, Hist. I, 70.

ÉTYMOLOGIE

Puis, et que ; génev. puique. Palsgrave, p. 62, dit, au XVIe siècle, qu'on prononce puique.