« quittance », définition dans le dictionnaire Littré

quittance

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

quittance

(ki-tan-s') s. f.
  • Écrit constatant que quelqu'un a payé une somme d'argent. On a encore à Londres les quittances des docteurs de Sorbonne consultés le 2 juillet 1530 sur le divorce de Henri VIII, par Thomas Krouk, agent de ce tyran, qui délivra l'argent aux docteurs, Voltaire, Facéties, la Proph. de la Sorb. Il peut être convenu par le contrat de mariage que la femme touchera annuellement, sur ses seules quittances, une partie de ses revenus pour son entretien et ses besoins personnels, Code Nap. art. 1549.

    Anciennement, quittances de finances, les reçus des sommes qui étaient versées dans les coffres du roi pour prix d'un office, d'une charge, de la noblesse, etc. Savez-vous bien, madame, que je prouve déjà près de vingt ans de noblesse ; que cette noblesse est bien à moi, en bon parchemin scellé du grand sceau de cire jaune ; qu'elle n'est pas, comme celle de beaucoup de gens, incertaine et sur parole, et que personne n'oserait me la disputer, car j'en ai quittance ? Beaumarchais, Mém. rép. à Mme Goëzman.

    Fig. Donner quittance, pardonner. Mais de ce côté-là je leur donrois [donnerais] quittance, S'ils voulaient s'obliger d'épargner leurs amis, Régnier, Sat. XI.

    Les lunettes et les cheveux gris sont des quittances d'amour, c'est-à-dire qu'on ne doit plus songer à la galanterie en cet état.

HISTORIQUE

XIIe s. Si rouva [il demanda] qu'il eüssent paix, Toute paix et quittance eüssent, Brut, ms. f° 20, dans LACURNE.

XIIIe s. Qu'il aient pes de tote rien Et de costume [impôt] la quitance [exemption], Partonopex, v. 6557. S'on me doit sor letres et je rent les letres à celi qui les me bailla, c'est bien à entendre que je me tieng por paiés, ou que j'en ai quitance fete, Beaumanoir, XXXIV, 21.

XIVe s. Et dou quart de lor penitance Lor fait moult boinement quitance, Jean de Condé, t. III, p. 10.

XVe s. Et dist à son dit mary que il convenoit fere une quictance comment il confessoit avoir receu la dicte somme, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 221. …Et nous vous tiendrons pour droit roi de France, et obeirons à vous comme au roi de France, et vous demanderons quittance de notre foi ; et vous la nous donnerez comme roi de France ; pour ainsi serons-nous absous et dispensés, et irons partout là où voudrez et ordonnerez, Froissart, I, I, 95.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. quittansa ; catal. quitança ; espagn. et ital. quitanza ; bas-lat. quietantia. La forme propre est quietantia, action d'apaiser, de quietare (voy. QUITTE).