« répudier », définition dans le dictionnaire Littré

répudier

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

répudier

(ré-pu-di-é), je répudiais, nous répudiions, vous répudiiez ; que je répudie, que nous répudiions, que vous répudiiez v. a.
  • 1Rejeter, repousser, ne vouloir pas de. Et j'ai vu leur honneur croître de la moitié, Quand ils ont des deux camps refusé la pitié… Si leur haute vertu ne l'eût répudiée, Ma main…, Corneille, Hor. III, 5. La nation chérie a violé sa foi ; Elle a répudié son époux et son père, Pour rendre à d'autres dieux un honneur adultère, Racine, Esth. I, 4.

    Terme de jurisprudence. Répudier une succession, un legs, renoncer à une succession, à un legs. Le tuteur ne pourra accepter ni répudier une succession échue au mineur, sans une autorisation préalable du conseil de famille, Code Nap. art. 461.

  • 2Renvoyer sa femme suivant les formes légales. Il [le pontife] n'épousera point une veuve, ou une femme qui ait été répudiée, Sacy, Bible, Lévit. XXI, 14. Louis le Jeune répudia Léonor d'Aquitaine ; six semaines après, elle épousa Henri duc de Normandie… à qui elle porta en dot le Poitou et toute la Guyenne jusqu'aux Pyrénées, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. V, p. 229, dans POUGENS. Il [Charlemagne] répudie sa femme, fille de Didier, pour se venger de l'asile que le roi lombard donnait à la veuve de Carloman, son frère, Voltaire, Ann. Emp. Charlemagne, 772.

    Absolument. C'est une règle générale, que, dans tous les pays où la loi accorde aux hommes la faculté de répudier, elle doit aussi l'accorder aux femmes, Montesquieu, Esp. XVI, 15.

    Fig. Le Seigneur dit ces choses : Quel est ce libelle de divorce par lequel j'ai répudié la synagogue ? Pascal, XXV, 171, édit. HAVET.

HISTORIQUE

XIIIe s. Coment li rois Loeys prit à feme la ducoise Elienor, puis la repudia pour espouser Aelis de Champaigne, Chr. de Rains, I.

XVe s. Tout premierement se veulent aventurer, et jà ont requis au roy et prié qu'ils ayent la premiere bataille, et le roy les en a repudiés, Froissart, liv. III, p. 56, dans LACURNE.

XVIe s. Vont, devers le seigneur haut justicier ou sa justice, repudier la succession desdits trepassez et y renoncer, Coust. gén. t. I, p. 581. Nos anciens auteurs ecclesiastiques font avecques honneur mention d'une femme qui repudia son mari…, Montaigne, I, 227.

ÉTYMOLOGIE

Lat. repudiare, dénominatif de repudium, qui vient de re, et pudere, avoir honte.