« réputer », définition dans le dictionnaire Littré

réputer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

réputer

(ré-pu-té) v. a.
  • Estimer, présumer, croire, tenir pour. Il ne faut pas… réputer pour traître à sa religion celui qui…, Bourdaloue, Dominic. III, Zèle pour l'hon. de la relig. 294. Un artiste, quelque parfait qu'il soit dans son genre, s'il n'a point d'invention, s'il n'est point original, n'est point réputé génie, Voltaire, Dict. phil. Génie. La femme qui s'oblige solidairement avec son mari pour les affaires de la communauté ou du mari, n'est réputée, à l'égard de celui-ci, s'être obligée que comme caution, Code Nap. art. 1431.

    Se réputer, v. réfl. Croire de soi que… Pour moi, bien que vaincu, je me répute heureux, Corneille, Cid, V, 7.

HISTORIQUE

XIVe s. Toutes fois se reputoit il mains [moins] grevez de ce dont il travailloit de ses propres mains en temples des diex, Bercheure, f° 25, verso. Ce que tu veulx faire et tu ne peus est reputé pour fait, Ménagier, I, 3. Il cuident estre les plus vaillans, et reputent que leurs adversaires ne leur peuvent nuire ne faire avoir à souffrir, Oresme, Eth. 88. Car ceulx qui n'i venront, par le corps Jhesu Cris ! De traïson seront reputé et repris, Guesclin. 18252.

XVe s. Il n'y avoit si vaillant au royaume qui peust faire de si vaillans faicts d'armes qui ne feussent reputez pour neant envers ceux dudict Bertrand de Glisquin, Juvénal Des Ursins, Charles VI, 1380. Ne te repute pas en rien avoir proffité, se tu ne te reputes le moindre et le plus imparfait de tous les autres, Intern. consol. I, 2.

XVIe s. Ilz reputoient la principale force de leur armée consister en leurs gens de pied, Amyot, Fab. 8. Quand le pecheur se courrouce contre soy mesme en son cœur, s'accuse et se despite contre soy, en reputant sa perversité et ingratitude envers Dieu, Calvin, Instit. 472. Le bon succès duquel [voyage] luy devoit estre entierement repputé [imputé], Carloix, IV, 14.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. reputar ; ital. riputare ; du lat. reputare, de re, et putare, penser de nouveau, et de là penser habituellement (voy. PUTATIF).