« rançon », définition dans le dictionnaire Littré

rançon

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

rançon

(ran-son) s. f.
  • 1Prix qu'on donne pour la délivrance d'un captif. Je donne la liberté, sans aucune rançon, à tous les Juifs qui ont été emmenés captifs du pays de Juda, Sacy, Bible, Machab. I, 10. Ses deux fils [de François 1er] furent prisonniers à sa place en qualité d'otages ; mais il les racheta pour de l'argent ; cette rançon, à la vérité, se monta à deux millions d'écus d'or, et ce fut un grand fardeau pour la France, Voltaire, Mœurs, 124.

    Fig. Et dans ce jour fatal [le jugement dernier] l'homme à l'homme inutile Ne paîra point à Dieu le prix de sa rançon, Rousseau J.-B. Odes, I, 3. De l'immense rançon qu'attend le roi des rois Le fils de l'Éternel peut seul porter le poids, Delille, Parad. perdu, XI.

    Mettre à rançon, rançonner, piller. Des pirates du Nord vinrent vous mettre à rançon, et vous prirent la province qu'on nomme depuis Normandie, Voltaire, Facéties, Disc. aux Velches.

    C'est la rançon d'un roi, se dit d'une somme qui paraît excessive. Il a payé cette terre six cent mille francs, c'est la rançon d'un roi.

  • 2Composition en argent au prix de laquelle un corsaire relâche un bâtiment de commerce qu'il a capturé. Il [Jean Bart] déclare que le 9 août, étant proche le Doggerbanc, il a pris un bâtiment hollandais, chargé de planches, et que, l'ayant gardé jusqu'au 11e, il est convenu de sa rançon avec le maître à la somme de dix mille florins argent de Hollande [en 1690], dans JAL.

HISTORIQUE

XIIe s. Por pecheors [pécheurs] venir à raenson, Ronc. p. 48.

XIIIe s. Sire, il vous mandent et prient que vous prendés de lor signor raenchon ; et il vous en donront tant qu'il vous en venra en gré, Chr. de Rains, p. 56.

XVe s. …Et vous laisserai venir à rançon legere et gracieuse [le roi d'Angleterre à messire Hervey son prisonnier], Froissart, I, I, 214.

XVIe s. En laissant aller francs et sans payer rençon, ceulx qui y avoient esté pris prisonniers, Amyot, Démétr. 20. Ils [les vainqueurs chez les sauvages d'Amérique] ne demandent à leurs prisonniers aultre rançon que la confession et recognoissance d'estre vaincus, Montaigne, I, 241.

ÉTYMOLOGIE

Prov. reemsos, rezempto ; esp. redencion ; ital. redenzione ; du lat. redemptionem, de redimere, racheter, de re, red, indiquant retour, et emere, acheter. Rançon est une contraction de raençon.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

RANÇON. Ajoutez :
3Billet de rançon, billet souscrit par un capitaine de navire capturé pour être mis en liberté (DALLOZ).