« rançonner », définition dans le dictionnaire Littré

rançonner

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rançonner

(ran-so-né) v. a.
  • 1Mettre à rançon. Le Prince noir rançonna du Guesclin.
  • 2 Terme de mer. Relâcher, moyennant composition, un bâtiment marchand capturé. J'ai été fort surpris d'apprendre… que vous ayez eu la hardiesse d'arrêter et de rançonner des vaisseaux hollandais porteurs des passeports du roi, Colbert à Panetié, 3 sept. 1678. De là il se mit à piller ou à rançonner tous les vaisseaux qui sortaient des ports de la Chine, ou qui voulaient y entrer, Raynal, Hist. phil. I, 21.
  • 3Exiger de force ce qui n'est point dû. Louis XII fut le premier des rois qui mit les laboureurs à couvert de la rapacité du soldat, et qui fit punir de mort les gendarmes qui rançonnaient le paysan, Voltaire, Mœurs, 114. Les ennemis avaient tout rançonné du Var à la rivière d'Argan et à la Durance, Voltaire, Louis XV, 20.
  • 4Exiger de quelqu'un plus qu'il ne faut pour une chose. Sur la route d'Italie, on rançonne assez durement les passagers, Rousseau, Hél. I, 23. On voyage avec beaucoup de sûreté dans toute la Grèce : on trouve des auberges dans les principales villes et sur les grandes routes ; mais on y est rançonné sans pudeur, Barthélemy, Anach. ch. 34. Il ne faut rançonner personne ; mais vous savez bien que le prix des pratiques n'est pas celui des étrangers, Genlis, Théât. d'éduc. March. de modes, sc. 7.

HISTORIQUE

XIIIe s. Quant li soudans de l'Escamele, et li soudan de Damas, et cis de Halape sorent que li soudans de Babylone ot rançonnet le roi sans aus [eux], Ch. de Rains, 209.

XVe s. [Son cheval l'emporta au milieu des Allemands] qui l'enclorrent de toutes parts, le prirent et le rançonnerent et lui demanderent dont il estoit, Froissart, I, I, 91. Et le rençonna d'une somme d'argent, Commines, VI, 9.

XVIe s. Il estoit contrainct d'aller rodant çà et là le long des costes, suspect à tout le monde, rençonnant les amis, et mesprisé des ennemis, Amyot, Phoc. 18. Et ainsi ne pouvoit, sinon mettre la faute sur la traitre fortune, qui rançonnoit une aise si breve par un regret eternel, Yver, p. 536.

ÉTYMOLOGIE

Rançon ; prov. ransonar.