« repas », définition dans le dictionnaire Littré

repas

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

repas

(re-pâ ; l's peut se lier : un re-pâ-z excelent) s. m.
  • 1Nourriture que l'on prend à des heures réglées (déjeuner, dîner, souper). Nos repas ne sont point repas à la légère ; jamais je n'ai vu une meilleure chère, ni une plus agréable maison, Sévigné, 56. Évrard a beau gémir du repas déserté ; Lui-même est au barreau par le nombre emporté, Boileau, Lutr. V. Une table, au retour, propre et non magnifique, Nous présente un repas agréable et rustique, Boileau, Ép. VI. Parmi le peuple [d'Athènes] ainsi qu'à l'armée, on fait deux repas par jour ; mais les gens d'un certain ordre se contentent d'un seul, qu'ils placent les uns à midi, la plupart avant le coucher du soleil, Barthélemy, Anach. ch. 20.

    Faire ses quatre repas, déjeuner, dîner, goûter et souper. Je dirai mon bréviaire tout comme un autre, et ferai fort bien mes quatre repas par jour, Lesage, Est. Gonz. 28. Il [le roi d'Yvetot] faisait ses quatre repas Dans son palais de chaume, Béranger, Yvetot.

    Repas de bernardins, excellent repas. Il le mit si bien en œuvre que nos dîners et nos soupers devinrent des repas de bernardins, Lesage, Gil Blas, X, 7.

    Ne faire qu'un repas, dîner seulement. Ne faire qu'un repas dans toute la journée ! Un malade, entre nous se conduirait-il mieux ? Regnard, Distrait, I, 6.

    Son repas est le dîner, c'est le seul qu'il fasse, ou c'est celui où il mange le plus.

    Le dîner, le souper est son meilleur repas, c'est celui où il mange le plus, qu'il fait avec le plus de plaisir.

    Repas publics, repas en commun, se dit des repas que les citoyens de certaines républiques grecques prenaient ensemble.

    Repas de charité, s'est dit quelquefois des agapes.

    Repas de brebis, manger sans boire.

  • 2Banquet, festin. La table où l'on servit le champêtre repas, Fut d'ais non façonnés à l'aide du compas, La Fontaine, Phil. et Bauc. Comment ! Dorante, voilà un repas tout à fait magnifique ! Molière, Bourg. gent. IV, 1. Aujourd'hui ils m'ont donné un si magnifique repas en maigre à cause des Rogations, que le moindre poisson paraissait la signora Balena, Sévigné, 429. Je vous assure que je suis bien lasse des grands repas, Sévigné, 568. Il y a parler bien, parler aisément, parler juste, parler à propos ; c'est pécher contre ce dernier genre que de s'étendre sur un repas magnifique que l'on vient de faire, devant des gens qui sont réduits à épargner leur pain, La Bruyère, V.

    Repas prié, un repas qui se donne à des personnes invitées.

HISTORIQUE

XVe s. Je n'ay repast que de foiblesse, Couchant sur paille de destresse, Suis je bien payé maintenant De mes jeunes jours cy devant ? Orléans, Rondeau.

XVIe s. Il commenceoit son repas par quelques douzeines de jambons, Rabelais, Garg. I, 21. On commencement du repast, estoit leue quelque hystoire plaisante, Rabelais, ib. I, 23. Tu as tout seul ton boire et ton repas, Marot, III, 167. Ils [les hommes de l'Amérique] se levent avec le soleil, et mangent soubdain aprez s'estre levez, pour toute la journée ; car ils ne font aultre repas que celui-là, Montaigne, I, 237.

ÉTYMOLOGIE

Re…, et past, ancien mot formé de pastus, action de paître (voy. PAÎTRE).