« son.2 », définition dans le dictionnaire Littré

son

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

son [2]

(son) s. m.
  • 1Résidu de la mouture des grains, qui est principalement composé des débris de leur écorce. Le porc à s'engraisser coûtera peu de son, La Fontaine, Fabl. VII, 10. C'est trop d'honneur que vous me faites ; et, si j'avais su ça tantôt, je n'aurais pas manqué de les laver [mes mains] avec du son, Molière, Festin, II, 2. Le son lui forme [au cheval] un aliment très rafraîchissant et d'une facile digestion, Genlis, Mais. rust. t. I, p. 199, dans POUGENS.

    Fig. Les femmes galantes finissent souvent par où elles auraient dû commencer ; il faut que les seigneurs aiment mieux le son que la farine, Lesage, Est. Gonz. 28. Si bien donc désormais que vous serez plus fine, Et vendrez votre son mieux que votre farine, Legrand, Roi de Cocagne, II, 7.

    Fig. Moitié farine et moitié son, se dit de choses mêlées, et aussi moitié de gré, moitié de force.

    Son gras, celui dans lequel il reste beaucoup de farine.

    Eau de son, eau dans laquelle on a mêlé du son.

  • 2 Populairement, taches de rousseur. Elle a du son plein la figure.
  • 3Nom que les enfants donnent à la sciure qui remplit les poupées.

    PROVERBE

    Ventre de son et robe de velours, se dit de ceux qui, étant fort bien vêtus, font mauvaise chère chez eux.

HISTORIQUE

XVIe s. Son blé moulu, il le prend, il le sasse, Le son demeure et la farine passe, Du Bellay, J. VII, 4, recto.

ÉTYMOLOGIE

Diez dit que son est l'anc. franç. son ou som, sommet : ce qui reste sur le haut du tamis ; et il cite l'espagn. soma, qui signifie fleur de farine. Il n'y a guère d'historique ; mais on ne peut écarter le bas-lat. seonnum, son, qui se trouve dans un texte du XIIIe siècle, et qui, appartenant à un document français, nous montre que l'ancienne forme était seon. Seon peut conduire à secundum (voy. l'Hist. de SELON) : ce serait donc la seconde mouture.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

2. SON. Ajoutez :
4 Terme de meunerie. Les sons trois cases, les derniers sons, les plus gros, Journ. offic. 24 juin 1872, p. 4260, 1re col.
5Vinaigre de son, eau dans laquelle on a laissé séjourner du son, jusqu'à ce qu'elle soit devenue acide.

HISTORIQUE

Ajoutez : XIVe s. [Pour un cheval] deux boisseaulx de bran… item après, boire de l'eau de riviere chauffée sur le feu, et y ait du son dedans une toile…, le Ménagier de Paris, t. II, p. 77.

XVe s. Son ou bren, qui saillira de la farine, le Cérémonial des consuls, dans Revue des langues romanes, t. VI, p. 90.